Voici le portrait d’une famille de Verdun qui attend son neuvième enfant
Mélanie Coe est la maman d’une famille nombreuse de huit enfants âgés de 8 mois à 19 ans. Mieux, elle en attend un neuvième pour le mois mars. Un heureux événement digne d’une anomalie statistique en 2021. Au début du siècle, une famille sur cinq comptait plus de dix enfants au Québec, alors que de nos jours seulement 15% des familles ont trois enfants ou plus.
Mélanie Coe assure que la plupart des commentaires qu’elle reçoit sur sa famille sont positifs. Les personnes âgées surtout sont ravies de voir huit enfants issus des deux mêmes parents.
La maman raconte qu’un des plus grands préjugés qu’elle entend par rapport à sa famille nombreuse, c’est qu’elle doit être riche. «Ce n’est pas vrai. On doit payer beaucoup plus que les autres, les coûts sont multiples. Pour nous, acheter une pizza à 20$, ça n’existe pas», souligne-t-elle.
Le coût d’une épicerie varie de 300$ à 400$ par semaine. Pour l’année scolaire en cours, cela a coûté 2000$ pour quatre enfants. Cela ne compte pas les dépenses reliées aux vêtements.
Pour une seule journée, la famille consomme au minimum deux sacs de lait et une miche de pain tranchée. L’allocation familiale du gouvernement ne paie pas grand-chose, admet Mme Coe. Bien souvent, le montant annuel par enfant ne suffit pas à habiller celui-ci pour une seule saison.
Être une famille de dix apporte son lot de défis notamment dans une société articulée autour du modèle actuel de la petite famille. Par exemple, la mère de 39 ans a tenté d’organiser une journée au parc de trampoline iSaute. «Du moment où j’ai dit que c’était pour huit enfants et deux adultes, on m’a dit qu’on n’avait pas assez de place pour nous. Il aurait fallu qu’on y aille à coup de deux ou trois à la fois», explique Mélanie Coe.
Depuis deux ans, les parents de la famille nombreuse verdunoise cherchent un logement plus grand. Ils souhaiteraient trouver un endroit avec sept chambres; un réel défi en pleine crise du logement. «Soit que ce n’est pas assez grand, soit qu’on se fait refuser parce qu’on a trop d’enfants», se désole Mme Coe.
La famille cherche aussi à l’extérieur de Montréal, mais désire rester relativement proche de l’île comme le père et l’un des aînés travaillent à Montréal.
Pandémie
Alors que plusieurs familles ont eu de la difficulté à concilier le quotidien travail-famille au plus fort de la crise sanitaire, la situation s’est très bien déroulée pour cette famille verdunoise. «Ç’a été quand même tranquille. Le défi était surtout qu’il fallait que chaque enfant ait une place à lui dans la maison pour ne pas se faire déranger par les plus jeunes pendant qu’il faisait l’école», relate Mme Coe.
Elle indique que les enfants n’ont pas eu le temps de s’ennuyer. La mère de famille restait inquiète que quelqu’un attrape le virus, ce qui n’est pas arrivé jusqu’à présent.
L’an dernier, à quatre reprises toute la famille a dû aller se faire tester parce qu’il y avait un cas à l’école ou la garderie de l’un des enfants. Cela compliquait le quotidien d’autant plus que tous devaient attendre les résultats en restant isolés.
Par ailleurs, la famille nombreuse de Verdun visionne chaque épisode de la série québécoise La famille Groulx qui expose le quotidien d’une famille de douze enfants. Ils se reconnaissent dans la vie de tous les jours qui est montrée à l’écran.
L’arrivée du neuvième bébé pourrait être le dernier de la famille, indique Mélanie Coe. Son mari rêve toutefois d’une famille de douze enfants. On ne sait donc pas encore si la famille s’agrandira davantage un jour.