Battue par la Survival Run
Hélène Dumais a nagé dans l’eau glaciale, s’est perdue sur un volcan en pleine nuit, s’est usée les mains jusqu’au sang, a transporté 27 livres de plantains sur cinq kilomètres sur une berge rocailleuse. Malgré tous les efforts, elle n’est pas parvenue à être la première femme à terminer la périlleuse course à obstacles «Survival Run» au Nicaragua.
L’athlète de 34 ans ne désespère pas – elle réussira l’année prochaine. Elle a survécu à 20 heures d’aventure, dans un lieu qui lui était totalement inconnu. De retour à Montréal, elle se prépare déjà pour participer à la prochaine édition de la Survival Run, en février 2016. La course s’est déroulé du 3 au 4 février, principalement de nuit.
«J’ai complété la « Endurance Challenge Bear Mountain ultra trail » de 80 km en 10 heures, la « Spartan Race Ultra Beast Killington » de 45 km en 12 heures, alors qu’ici, j’ai parcouru 42 km en 20 heures! Je n’ai pratiquement pas couru, j’ai été constamment sollicité par des défis. C’est un enchainement d’épreuves.»
Ses épreuves, elle devait les surmonter tout en s’assurant de ne pas briser l’œuf qu’elle transporte, sous peine d’être éliminée.
TC Media a rencontré Hélène Dumais, qui a accepté de partager son récit de course. Elle a relevé des défis tous aussi fous les uns que les autres. Avec un slogan comme «Adapt or die» (s’adapter ou mourir), Hélène savait qu’elle ne chômerait pas.
«Participer à cette course, c’est être capable de s’adapter et réagir avec rapidité et ingéniosité, affirme-t-elle. Une erreur peut coûter au mieux du temps et de l’énergie, mais au pire la vie.»
«Terrain hostile»
L’île volcanique de Ometepe, encerclée par le lac Nicaragua, a été le terrain de jeux d’une cinquantaine de participants l’instant de la course. Hélène s’est dite époustouflée par la beauté du paysage, mais a ajouté que le terrain était très hostile – volcans, boue, marécages, tout «est réellement dangereux» dans cette course.
À 20 minutes de son rêve
Tout au long du parcours, les bénévoles encourageaient Hélène. «Tu es la première femme que l’on voit passer ici», se faisait-elle fréquemment répéter. Cela l’a incité à donner tout ce qu’elle avait dans le corps, même lorsqu’elle était épuisée.
La course, elle ne l’a jamais abandonné, même dans les moments de découragement. Lors d’un défi qu’elle relève au petit matin, elle doit couper un bambou avec une scie métallique – elle n’avait que la lame oscillante.
Ce bambou, elle doit le trimbaler des heures durant, presqu’à la toute fin de son parcours.
«Avec ma chance habituelle, j’ai coupé le bambou le plus gros et le plus lourd, et j’ai dû le traîner pendant des kilomètres, se rappelle l’athlète de 5 pieds 2 pouces. Quand j’ai pu m’en débarrasser, j’étais vraiment soulagée. Je suis patiente, mais je sacrais à la fin!»
Mais voilà, elle arrive à destination de la prochaine épreuve, et plus elle approche de la bénévole, plus elle se rend compte que quelque chose ne va pas.
«J’ai vu dans sa figure quelque chose que je n’aimais pas, reconnaît-elle. Elle m’a dit « on te coupe là, il est trop tard. Il aurait fallu que tu arrives ici avant midi ». Il était 12h20. Ça faisait 20 heures que j’étais sur l’adrénaline, je voulais continuer. Ça a été un choc total. Je ne comprenais pas.»
De retour l’année prochaine
Maintenant remise de ses émotions, elle ne regrette rien, et veut y retourner l’année prochaine.
«C’était ma première fois, je me suis perdue et j’ai perdu du temps, précise-t-elle. Maintenant que je sais à quoi m’attendre, je vais m’entraîner et y retourner l’an prochain.»
Les participants doivent débourser 450$ afin de s’inscrire à la Survival Run et une assurance d’environ 50$ est obligatoire.