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Mort évitable d’un travailleur à Verdun

Photo: Valérie Beaudoin/TC Media

La mort d’un signaleur routier de 55 ans, écrasé par un poids lourd l’automne dernier à Verdun, aurait pu être évitée. Le rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), rendu public vendredi, fait état d’erreurs humaires et de confusion, tout en blâmant Consortium M.R. Canada pour ses lacunes en prévention.

Une procédure de recul dangereuse, un contrôle défaillant de la circulation, ainsi qu’un mauvais contact visuel ont mené au drame. Le 25 septembre, Donald Boulerice a passé sous les roues d’un camion qui déplaçait un conteneur devant le chantier d’un édifice à condos, sur la rue Galt.

Placé entre le véhicule et un conteneur pour se protéger de la circulation, le journalier s’était retrouvé dos au camioin, dans l’angle mort, agitant la main pour signifier aux automobilistes qu’ils pouvaient poursuivre leur route sans entrave. Croyant que le geste lui était adressé, le livreur a reculé.

Nombreuses défaillances
«Normalement, on aurait dû communiquer un plan de sécurité écrit au signaleur, explique Jean-François Beaudry, chef inspecteur à la CNESST. Il y a eu des instructions verbales, mais ce n’était pas assez».

Il déplore également que la victime, un travailleur expérimenté sur les chantiers et qui effectuait cette tâche pendant environ une heure par semaine, était habillée en gris et ne portait pas de veste aux couleurs voyantes, comme le prescrit la norme.

Un constat d’infraction a été émis à Consortium M. R. pouvant aller de 16 000$ à 64 000$ pour une première offense. Dans l’éventualité d’une récidive, l’amende pourrait grimper à 322 000$.

La CNESST n’a pu nous révéler si des constats d’infraction pour ce genre de manquements avaient déjà été donnés à l’employeur par le passé pour des raisons de confidentialité.

Des inspecteurs ont toutefois visité à plusieurs reprises les différents chantiers du Consortium M.R., incluant celui de la rue Galt.

Correctifs
À la suite du décès de M. Boulerice, la CNESST a demandé un plan de circulation écrit, avec une zone délimitée de livraison des matériaux. Elle a exigé une meilleure signalisation et l’accès pour les travailleurs à de l’équipement de protection conforme.

L’employeur s’était plié à ces obligations.

De nouveaux règlements concernant les manœuvres de recul des poids lourds sont entrés en vigueur à la fin 2015. On y recommande de réduire ces opérations et d’utiliser les services d’un signaleur pour guider le conducteur.

Depuis cinq ans, 29 travailleurs sont morts au Québec après avoir été fauchés par un véhicule ou un équipement mobile.

Consortium M. R. n’a pas retourné les appels de TC Media.

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