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Un physiothérapeute de Dorval accusé d’attouchements

David Michael, un physiothérapeute depuis 2015, a été reconnu coupable d’inconduite sexuelle envers une patiente de la clinique Cappino de Dorval. Photo: 123RF

David Michael a été déclaré coupable d’attouchements sexuels sur une cliente par le conseil de discipline de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ). L’ancien thérapeute de la clinique Cappino de Dorval portera la décision en appel.

On reproche à l’accusé «d’avoir commis des gestes déplacés, inappropriés ou abusifs à caractère sexuel, soit des touches à ses parties intimes.»

Michael connaîtra sa sanction lors de sa prochaine comparution, en août. Il est passible d’une radiation minimale de cinq ans jusqu’à une radiation à vie selon les règles de l’OPPQ.

Ce n’est qu’à l’issue de cette audience qu’il pourra déposer sa demande de révision. «C’est un jugement déplorable, qui est mal fondé», martèle son avocat, Louis Coallier.

Selon le procureur du cabinet DHC Avocats, le conseil aurait erré en crédibilisant davantage la plaignante que son client qui pratique depuis 2015. «Dans la pire des hypothèses, c’est un accident qui a duré une ou deux secondes», ajoute Me Coallier.

Il ajoute que son client est marié et qu’«il n’aurait eu aucun intérêt à faire cela.» Le conseil de discipline de l’OPPQ souligne plutôt «qu’il aurait pu croire à frôlement accidentel de la zone vaginale une première fois, à la rigueur il aurait pu y croire pour le deuxième attouchement, mais il ne peut arriver à une telle conclusion puisque le geste est posé à trois reprises au cours de l’évaluation.»

Pour l’instant, aucune plainte criminelle n’a été déposée.

Acte dérogatoire

L’incident s’est déroulé en novembre, alors que la cliente, dont le nom est protégé par une ordonnance de non-publication, en était à son 30e et dernier traitement de physiothérapie. Elle le consultait l’accusé en raison de complications relatives à un accident de voiture impliquant un autobus scolaire.

Vers la fin de la séance, l’homme de 31 ans aurait touché les parties génitales de la victime en plus d’avoir appuyé sa verge contre sa main. Elle aurait quitté la salle en courant pour se rendre dans sa voiture, où elle a téléphoné une amie.

L’équipe de la clinique a interrogé le physiothérapeute après avoir été rapidement mis au courant de l’incident. Le lendemain, il était suspendu avant d’être renvoyé définitivement au mois de décembre.

Dans son analyse, l’OPPQ soulève un manque de professionnalisme de Michael, qui aurait omis de demander la permission à sa cliente avant de la palper sous ses vêtements.

«Un tel comportement est indigne d’un physiothérapeute à l’égard d’une cliente, écrit-on dans le jugement datant du 17 avril. Il porte atteinte tant à l’honneur qu’à la dignité de la profession de physiothérapeute.»

Tolérance zéro

La syndique de l’OPPQ, Judith Brillant, rappelle qu’aucune tolérance ne peut être accordée dans des cas d’inconduite sexuelle.

«Tout membre qui abuse du lien de confiance établi entre son client et lui-même en ayant des relations sexuelles, en posant des gestes déplacés ou en tenant des propos abusifs à caractère sexuel fera l’objet d’une plainte au conseil de discipline», nous rappelle-t-elle dans un courriel.

Les physiothérapeutes sont sensibilisés à ce type d’inconduite dès l’université. L’OPPQ tient fréquemment ses membres informés des limites à respecter et des sanctions auxquelles ils s’exposent.

Une formation visant à sensibiliser les membres de l’Ordre des conséquences d’inconduite sexuelle est présentement en développement.

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