Recyclage gaspillé au centre de tri de Lachine
Ricova, l’entreprise responsable du centre de tri de matières recyclables (CTMR) de Lachine poursuit son fournisseur d’équipement, qui lui a livré de la machinerie dysfonctionnelle causant l’envoi de tonnes de produits recyclables à la poubelle. L’exploitant du centre de tri souhaite recouvrir une somme de plus de 5,5 M$.
Ricova a été mise en défaut par la Ville de Montréal en vertu de leur relation contractuelle car le CTMR ne respectait pas les critères de performance. L’exploitant a donc retenu les services de la firme NovAxia afin d’obtenir un diagnostic et des recommandations quant à l’équipement fourni par Machinex.
Ce rapport a notamment conclu que «les équipements, tel qu’ils furent conçus et installés, font voir des enjeux majeurs […] qui font en sorte qu’ils ne peuvent pas respecter les critères de performance exigés».
Dans cette procédure judiciaire, Ricova allègue que l’équipement en question s’arrête constamment et est incapable de gérer adéquatement les sacs de plastique. De par ce manque de qualité, des milliers de tonnes de produits recyclables sont envoyées au dépotoir.
NovAxia indique également que plusieurs travaux peuvent être exécutés afin de permettre une meilleure efficacité de l’équipement. Les coûts estimés pour procéder à ces améliorations seraient de 5,5 M$, toujours selon la firme NovAxia.
Ricova soutient que les défauts de Machinex lui causent des dommages importants et l’empêchent de livrer à la Ville le CTMR de Lachine dûment complété et opérationnel selon les critères exigés.
Extrait de la procédure judiciaire
De son côté, Machinex argumente que la matière qui entre au CTMR de Lachine est différente de ce qui était prévu lors de la commande d’équipement en 2017. L’établissement trie davantage d’emballage de plastique et moins de papier journal que prévu.
Qualité insuffisante depuis le début
La qualité des produits recyclés sortant du CTMR est inférieure aux critères imposés par la Ville de Montréal depuis son inauguration à Lachine en 2019.
Rappelons que l’entreprise qui devait initialement exploiter le CTMR et qui avait signé le contrat avec la métropole, Rebuts solides canadiens (RSC), a déclaré faillite en 2020. Montréal avait injecté la somme de 30 M$ afin d’éviter une telle situation. L’entreprise concurrentielle, Ricova, est ensuite devenue responsable du centre.
L’établissement a été atteint par les flammes en novembre 2021. L’équipement avait subi d’importants dommages alors que le bâtiment avait été modérément endommagé.
Ricova et Machinex ont refusé de commenter cette affaire étant donné que le dossier est en cours de judiciarisation.