Se battre pour la santé mentale à Lachine
Le Groupe d’Entraide Lachine fêtera son 20ème anniversaire le 18 octobre. Il s’agit d’une victoire pour Caroline Descary qui se bat pour faire perdurer son organisme venant en aide aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
C’est sur la rue Notre-Dame, dans un bâtiment vieux de cent ans, qu’est établi le Groupe d’Entraide de Lachine. L’endroit ressemble quelque peu à une maison où membres et passants vaquent à leurs occupations de lecture, de cuisine ou discutent autour d’un café.
C’est exactement ce qu’avait imaginé la fondatrice Caroline Descary quand elle s’est lancée dans l’aventure en 1998.
«Je travaillais pour des centres communautaires de l’Ouest-de-l’Île. À l’époque, le gouvernement avait décidé d’octroyer des enveloppes pour financer des projets d’organismes en santé mentale, alors j’ai sauté sur l’occasion», explique Mme Descary.
Sa sensibilité face aux personnes fragilisées, pauvres et délaissées l’a conduite à tenir son projet à bout de bras, malgré les difficultés financières. Même si la santé mentale devient de moins en moins tabou, elle demeure une cause qui mobilise moins les gens en termes de dons, selon la directrice.
«Pourtant, la santé mentale touche tout le monde, il y a de plus en plus de burn-out ou de dépressions par exemple», ajoute-t-elle.
Selon elle, la solution pour ces personnes ne réside pas uniquement dans les médicaments. Il faut leur offrir la possibilité d’être réhabilité dans la société.
«Toutes les personnes qui viennent ici sont stabilisées», précise-t-elle.
Tendre la main
Mme Descary se souvient d’une Lachinoise qui restée cinq années sans aucun contact social. Un jour, un voisin a proposé à cette dame de venir prendre un café au Groupe d’Entraide et elle a recommencé à parler. Récemment, elle a pris le micro pour faire un discours, au côté d’autres membres.
L’organisme l’a guidé vers les ressources adéquates comme des médecins, des psychiatres et des travailleurs sociaux. Elle a intégré le programme d’aide et d’accompagnement social (PAAS Action) qui complémente ses revenus tout en la réinsérant dans le monde du travail.
Elle a aussi eu la chance de bénéficier d’un des 24 logements supervisés mis en place par le Groupe d’entraide en 2005.
«Je me suis battue avec mon comité pour créer ces appartements. Ils sont complets, les gens bénéficient d’un accompagnement dans toutes leurs démarches et d’un soutien communautaire», précise la fondatrice du Groupe d’Entraide.
Réseau
Le Groupe d’Entraide vient en aide à près de 150 personnes par année, sans compter la vingtaine de membres qui occupent les locaux chaque jour. Il travaille main dans la main avec d’autres organismes comme le Carrefour d’Entraide à Lachine, pour faire des ateliers de cuisines collectives par exemple.
La majorité de ses fonds provient du CIUSS et du CLSC. Pour financer la semaine de vacances en chalet offerte aux membres, le Groupe d’Entraide organise des activités, comme la balle-donnée.
Le Groupe d’Entraide de Lachine espère récolter encore des fonds lors de sa soirée anniversaire où un chanteur sera présent et où elle livrera quelques petites anecdotes sur l’organisme.
Spectacle le 18 octobre, à la Vieille brasserie de Lachine (2801, boulevard Saint-Joseph). Billets en vente au 1310, rue Notre-Dame.
Pour plus d’infos : www.grentraidelachine.ca