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Le retour des ambulances est demandé à l’Hôpital de Lachine

Les urgences du centre hospitalier ont rouvert à temps complet le 24 janvier. Photo: Josie Desmarais/Métro

Malgré la réouverture du service des urgences de l’Hôpital de Lachine aux patients ambulants à temps plein depuis le 24 janvier, les ambulances continuent d’être redirigées vers d’autres hôpitaux. L’unité des soins intensifs est également fermée.

Les médecins et inhalothérapeutes du centre hospitalier communautaire demandent la réouverture des urgences aux patients arrivant en ambulances et des soins intensifs. Cette situation pose un risque pour la population résidant à proximité de l’hôpital, selon ces travailleurs de la santé.

«Au lieu de transférer nos patients au centre-ville, nous devrions nous occuper d’eux dans notre hôpital. C’est une utilisation inefficace de ressources qui est très incommode pour nos patients qui sont très malades et qui ont besoin de soins spéciaux», soutient le Dr Georges Zaarour qui travaille à l’urgence de Lachine depuis plus de trois ans.

Un second médecin, à Lachine depuis 10 ans et spécialiste en médecine interne à l’unité des soins intensifs, souligne aussi l’importance du centre hospitalier pour la communauté lachinoise. «Cette dernière [la population habitant à proximité] est très attachée à cet hôpital communautaire qui est en quelque sorte leur bouée de sauvetage», soutient le Dr Thierry Toledano.

La fermeture de l’unité des soins intensifs a déjà des impacts sur les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées. Un soir, une patiente s’est présentée à l’urgence pour une crise cardiaque, mais a dû être transférée vers une unité de soins intensifs au centre-ville.

«J’ai dû lui expliquer que je n’avais pas les moyens de la garder. Je suis médecin; je suis formée pour ça. Mon personnel est là avec des moniteurs cardiaques, mais je ne pouvais pas la garder», raconte la Dre Fahimy Saoud.

Le CUSM et le gouvernement du Québec doivent rouvrir nos soins intensifs et notre urgence aux ambulances. C’est leur obligation de nous prêter main-forte dans une période d’urgence.

Dr Paul Saba, Président du Conseil des médecins de l’Hôpital de Lachine

Pénurie d’inhalothérapeutes

Comme lors de la fermeture partielle de l’urgence du centre hospitalier lachinois, le Centre université de santé McGill (CUSM) explique sa décision par le manque d’inhalothérapeutes. Le regroupement de médecins de Lachine demande au CUSM et au gouvernement de rétablir les incitatifs pour les inhalothérapeutes.

Ces travailleurs de la santé ne peuvent pas toucher les primes offertes au personnel des soins intensifs alors que l’unité est fermée. Or, l’unité de soins intensifs demeure fermée, car le service des urgences n’accueille pas les ambulances, explique le regroupement de médecins.

Un groupe d’inhalothérapeutes a d’ailleurs communiqué la frustration causée par cette situation dans un courriel destiné aux médecins.

«La prime de soins critiques nous a encore été enlevée. On nous dit qu’on ne peut pas l’avoir vu que l’urgence n’est ouverte qu’aux [patients] ambulants, ce qui fait qu’on y fait peu d’interventions», peut-on lire dans le courriel.

La question des primes a été un sujet de discorde ayant causé l’exode d’inhalothérapeutes de Lachine vers le Site Glen du CUSM au centre-ville.

«Et si cette réouverture n’a pas lieu, d’autres professionnels, infirmières et médecins par exemple, vont aussi quitter l’hôpital. Bref, le département d’inhalothérapie pourrait être le premier domino à tomber», concluent les inhalothérapeutes par courriel.

Les urgences de l’Hôpital de Lachine avaient été partiellement fermées durant plusieurs mois à la fin de 2021.

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