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La grève des employés de Rolls-Royce Canada se poursuit

Le siège social de Rolls-Royce Canada à Montréal. Photo: iStock

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Rolls-Royce Canada (RRC) a rejeté à 75 % l’offre de l’entreprise lors d’une assemblée générale tenue le 24 juillet.

Après quatre mois de lock-out, le président du syndicat, Frédéric Labelle, explique par voie de communiqué aujourd’hui que «la seule issue satisfaisante à ce conflit sera une entente négociée».

L’usine située sur le chemin de la Côte-de-Liesse, à Lachine, a imposé un lock-out le 15 mars dernier. Selon le Syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’entreprise souhaite mettre un terme au régime de retraite à prestations déterminées et imposer un gel des salaires pour les années 2020 et 2021. De plus, les employés sont sans convention collective depuis mars 2020.

D’après le syndicat, l’entreprise poursuit en justice plus du quart de ses 530 employés pour avoir manifesté «là où elle ne le tolère pas». Selon Mathieu Filion, vice-président de Mercure Conseil et chargé de communication de Rolls-Royce, «la Cour supérieure du Québec a émis une injonction concernant le piquetage effectué près des résidences de l’équipe de direction de l’entreprise. L’injonction n’ayant pas été respectée, nous avons poursuivi nos démarches pour faire exécuter la décision de la Cour.» 

Rolls-Royce a aussi congédié le président du syndicat et annoncé une trentaine de licenciements parmi les employés spécialisés dans l’entretien des moteurs d’avion pour une restructuration des activités. Le groupe se défend dans un courriel envoyé à Métro en expliquant «qu’une partie de l’entretien des moteurs, qui est normalement effectué à Montréal, a été transféré à d’autres usines en raison des impacts opérationnels du conflit de travail en cours.»

Le syndicat avait auparavant déploré des pratiques illégales en vertu du Code du travail de la part de Rolls-Royce Canada. Le 6 avril dernier, l’entreprise a avoué devant le Tribunal administratif du travail (TAT) avoir eu recours à deux briseurs de grève pour remplacer les travailleurs habituels. L’entreprise s’est engagée à ne plus avoir recours à ces deux personnes, qui occupent normalement des rôles de superviseur et d’ingénieur. Le Syndicat accuse aussi l’entreprise de communiquer avec ses salariés au sujet des négociations, une pratique illégale au Québec. Rolls-Royce n’a pas répondu aux questions de Métro sur ces allégations.

Le syndicat des travailleurs réclame donc un contrat de travail pour les cinq prochaines années, ainsi que le retour à des clauses de régimes de retraite et d’assurances collectives plus avantageuses pour les nouveaux employés. Les grévistes demandent aussi une augmentation salariale, de meilleurs horaires et plus de congés.

Avec l’impact de la pandémie sur l’industrie aéronautique, le manque de main-d’œuvre et l’inflation qui bat des records, le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Serge Berthiaume, estime dans le communiqué qu’«il est indécent que Rolls-Royce cherche aujourd’hui à couper sans vergogne dans les conditions de travail des salarié·es qui ont fait sa réputation d’excellence».

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