Préoccupations laSalloises autour de Lachine-Est
La LaSalloise Sonja Susnjar, qui réside près du projet immobilier de Lachine-Est, s’inquiète des conséquences que ce projet pourrait avoir sur les riverains de LaSalle.
Le secteur Lachine-Est fait actuellement l’objet d’une consultation publique de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), un organisme indépendant de la Ville de Montréal. D’une superficie de près de 60 hectares, soit l’équivalent de 84 terrains de soccer, cette ancienne friche industrielle pourrait accueillir à terme environ 5000 unités d’habitation ou 10 000 résidents.
Selon la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, les plans d’urbanisme de la ville-centre prévoient une importante densité, soit un minimum de 80 unités d’habitation par hectare. Les quartiers seront à vocation Transit Oriented Developpement (TOD), c’est-à-dire que ces secteurs sont desservis par un réseau de transport en commun structurant.
Or, Mme Susnjar souligne qu’un seul un train de banlieue avec des départs et des arrivées limitées et des circuits d’autobus desservent pour l’instant le secteur.
Elle craint que les futurs résidents se rabattent sur la voiture et qu’une partie des rues des arrondissements de LaSalle et Lachine, particulièrement les entrées et sorties du pont Mercier et de l’échangeur Saint-Pierre, soient davantage congestionnées par la circulation automobile aux heures de pointe.
«Je trouve qu’on s’en va directement à 100 miles à l’heure dans un mur avec cette densité sans transport lourd.»
— Sonja Susnjar, résidente de LaSalle
Elle ajoute que cette densification de Lachine-Est aurait plusieurs effets sur «la nature fondamentale du quartier et du milieu de vie» à LaSalle.
Par exemple, elle cite une augmentation importante de l’achalandage des parcs et du canal de Lachine, une incidence sur la faune et «une augmentation de taxes et de loyers qui suivent inévitablement le fait d’être voisin de ces méga-développements haut de gamme».
Elle précise ne pas être contre le développement immobilier, mais aimerait s’assurer que les projets s’intègrent bien au tissu social des environs.
Vodanovic, partiellement en accord
La mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, dit être en accord avec Sonja Susnjar sur certains points.
Tout d’abord, elle affirme être ouverte à modifier les plans au niveau de la densité, si un mode de transport lourd avec une fréquence adéquate ne fait pas son apparition, à Lachine. Elle veut se battre pour obtenir soit une ou des stations de métro, un tramway ou un train de type système léger sur rail (SLR) comme celui du Réseau électrique métropolitain (REM).
«Faire un développement écologique et vert, ça doit être un développement qui est mixte et dense. Mais le développement écologique repose sur l’épine dorsale d’un SLR, d’un tram-train, d’un tramway ou d’un métro de surface. Il faut un transport en commun efficace», mentionne Mme Vodanovic.
Elle espère aussi limiter la hausse des taxes et des loyers des résidents autour de ce projet en intégrant un usage mixte, soit 20% de logements sociaux, 20% de logements abordables et 20% de logements familiaux.
Par la voix de sa directrice de cabinet, la mairesse de LaSalle, Manon Barbe, s’est limitée à dire qu’elle ne souhaite pas s’ingérer dans des projets menés par un autre arrondissement.
Les séances publiques de l’OCPM auront lieu les 2 et 3 avril à la Maison du Brasseur (2901, boulevard Saint-Joseph, Lachine). Ceux qui désirent présenter une opinion orale ou écrite durant les consultations doivent s’inscrire avant le 28 mars à 16h auprès de Gilles Vézina au 514 872-8510.