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Alcool au volant à LaSalle: défense contradictoire d’un accusé

Photo: 123RF

L’appel d’un homme accusé d’alcool au volant après sa sortie d’un bar de LaSalle a été rejeté par la Cour supérieure du Québec. L’individu assurait avoir subi des pertes de mémoire après avoir été battu, version que le juge a qualifiée de «non crédible».

Après une longue semaine de travail, George Warren Diabo s’est rendu de la Rive-Sud jusqu’à LaSalle, question de se détendre dans un bar. L’établissement n’est pas nommé dans le jugement du magistrat James L. Brunton.

Son objectif aurait été de boire deux consommations puis de retourner à la maison en taxi, affirme-t-il.

Après avoir fumé une cigarette à l’extérieur, M. Diabo aurait vu un homme costaud s’en prendre à un autre client, qui baignait dans une flaque de sang. Devant la scène, M. Diabo aurait tenté d’arrêter l’assaut, mais se serait fait projeter au sol à son tour. «Il m’a piétiné la tête environ trois fois et j’ai perdu connaissance pendant environ une demi-minute jusqu’à ce que je me lève», témoigne M. Diabo.

En réaction aux impacts subits, l’accusé n’aurait retrouvé la conscience que le lendemain, dans une cellule du poste de police

À l’opposé

La version des agents sur place, derrière laquelle le juge de la Cour supérieure du Québec s’est rangé, est complètement différente. Vers 22h, ils se seraient rendus sur place, après avoir reçu un appel concernant un client qui cherchait à se battre. Aucune trace de sang n’aurait alors été aperçue sur le sol.

Alors qu’un autre appel non relié a été reçu, cinq heures plus tard, les agents auraient aperçu, M. Diabo, entre la porte et le reste de la voiture, les clefs en main. Ses yeux auraient été vitreux, et il avait de la difficulté à se tenir debout. Il a alors refusé de fournir un échantillon d’haleine, ce pour quoi il est également accusé.

«Même si le moteur ne tournait pas, le capot de la voiture était chaud. Le véhicule semblait avoir traversé une flaque d’eau dans le stationnement, car les traces correspondaient parfaitement aux pneus arrière. La police a déduit que le véhicule avait été conduit récemment», explique-t-on dans le jugement.

L’accusé avait une trace de blessure au visage, mais rien qui ne pourrait s’apparenter à l’agression décrite, a-t-on déterminé.

Témoignage rejeté

L’accusé a plaidé qu’aucune responsabilité pénale ne pouvait lui être imputée pour alcool au volant, puisqu’il était inconscient au moment de consommer au bar de LaSalle, dû aux contrecoups de l’agression.

Pour appuyer ses dires, il s’est fié au témoignage d’un médecin, consulté 48 heures après les faits. Lors de l’examen médical, il aurait confié s’être évanoui un peu après l’assaut, ce qui entre en contradiction avec la version offerte à la cour.

«Étant donné que les opinions du médecin […] reposaient sur la véracité du récit des événements de l’appelant, aucune valeur probante ne peut être attribuée à son témoignage», a-t-on tranché.

Aucun autre appel ne sera porté par M. Diabo, a confirmé son avocate Emmanuelle Arcand au Métro de LaSalle. La juriste du Groupe Campeau Raymond, une étude située dans l’arrondissement Ville-Marie, à Montréal, a préféré ne pas commenter l’affaire.

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