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Une nouvelle clôture au coin Milton/Parc inquiète la communauté

La nouvelle clôture au coin Milton/Parc Photo: Dominic Gildener/Métro Média

Une nouvelle clôture installée devant un terrain privé inquiète les personnes en situation d’itinérance du secteur Milton/Parc. Ces derniers, dont la grande majorité provient de la communauté autochtone, craignent pour leur sécurité. Au lieu de s’asseoir sur des blocs de béton situés sur le terrain, ils doivent maintenant se contenter du trottoir.

« C’est un problème de plus pour nous », s’exclame une personne itinérante assise sur le bord du trottoir de la rue Milton.

« On doit se battre pour obtenir des espaces. Personne ne veut rien dire, mais moi je n’ai pas peur. On risque des accidents avec toutes les voitures qui passent », ajoute-t-elle.

« Ils ne trouvent pas d’espace pour nous », lance un homme assis à quelques mètres.

Rappelons le décès d’une femme inuit, Kitty Kakkinerk, qui a eu lieu à cette même intersection en 2020, peu de temps après la mise en place d’une clôture bleue. La dame avait été heurtée par un camion.

Un danger pour tous

La clôture qui bloque l’accès au terrain est en place depuis déjà quelques jours. Ni la Ville ni l’arrondissement n’est derrière cette installation. Ce seraient les propriétaires du terrain en question qui auraient mis la grille à cet endroit après avoir reçu des plaintes de quelques riverains concernant entre autres de la nuisance sonore, croit le coordonnateur du refuge Open Door, John Tessier.

« Il s’agit d’un problème très complexe qui a réellement été exacerbé depuis l’arrivée de la pandémie. Avant, on pouvait accueillir entre 80 et 100 personnes à la fois à l’intérieur du refuge et il y avait environ quatre ou cinq personnes qui se retrouvaient au coin de la rue en même temps. Avec les restrictions en place, notre capacité a largement diminué et la dynamique a changé », explique-t-il.

Les gens du quartier qui se sont plaints pensaient peut-être qu’une clôture allait pousser les personnes en situation d’itinérance des environs à se déplacer ailleurs. Toutefois, celles-ci sont déjà installées dans le quartier depuis des années et elles ne comptent pas bouger, selon M. Tessier. De toute façon, le problème serait toujours présent à un autre endroit. Il ne se réglera pas par un simple déplacement de ces individus.

« Ils veulent qu’un problème disparaisse au lieu d’essayer de le régler à la source. Il faudrait donner à ces gens dans le besoin un endroit où vivre, une résidence. Ils méritent qu’on les traite avec dignité », martèle le travailleur social.

Depuis que les itinérants sont obligés de s’asseoir directement sur le trottoir au lieu d’utiliser les blocs de béton pour le faire. Les piétons doivent marcher directement sur la rue pour les contourner, ce qui représente un danger de collision avec une voiture, estime M. Tessier.

Des solutions

La Ville dit suivre de très près la situation des personnes en situation d’itinérance qui sont établies dans le secteur Milton/Parc, dans un courriel envoyé à Métro/Le Plateau. Il n’est toutefois pas possible pour elle de changer le cours des choses dans ce cas précis.

« Le terrain clôturé dont il est question au coin des rues Milton et Parc est un terrain privé sur lequel la Ville ne peut malheureusement intervenir, mais nous multiplions les démarches dans le secteur avec les organismes afin d’instaurer le plus rapidement possible un projet culturellement adapté à la communauté autochtone de Montréal et qui assurera leur bien-être et leur sécurité », soutient le Cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Le parti serait à la recherche options d’hébergement sécuritaires à l’heure actuelle. Dans cette même veine, le comité exécutif de la Ville de Montréal a octroyé au début du mois de juillet un soutien financier de 4,7 M$ qui permettra la conversion d’un immeuble de la rue Saint-Hubert en une maison de chambres pouvant accueillir 18 personnes autochtones.  Le chantier de la Maison de 2e étape du Foyer pour femmes autochtones de Montréal a également été lancé la semaine dernière, qui permettra d’offrir 23 logements transitoires abordables et sécuritaires aux femmes autochtones.

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