La naissance de judo Jikan
Après la disparition de judo IMCO, les jeunes du Plateau-Mont-Royal ne savaient plus vers qui se tourner pour continuer leur cours. Les trois anciens responsables ont remédié à la situation en mettant sur pied leur propre club de judo Jikan.
« Les cours de judo IMCO étaient administrés par le centre Père Sablon. Pascal Planeille, Annick Glenisson ainsi que moi-même nous occupions de tout le reste. Le centre nous a dit qu’à cause d’une restructuration, il enlèverait le judo de son programme d’activités. Nous voulions continuer à offrir ce service, alors nous avons fait les démarches pour créer l’école Jikan », explique le judoka Mohamed Soualmia.
Les fondateurs ont dû travailler fort et très rapidement pour pouvoir offrir les cours en septembre. La fermeture de judo IMCO a été officialisée au mois de juin. Le 23 juillet, l’école Jikan était née. « Nous avons eu beaucoup de chance, car les parents nous ont beaucoup aidés. Ils nous ont épaulés dans la mise sur pied d’un plan de commandite, pour la publicité et pour notre site web », remercie Mme Glenisson.
Parmi les différentes démarches qu’exige la fondation d’une école, rien n’a été laissé au hasard. « C’était un moment de changement et de renouveau pour nous. C’est pour cela que nous l’avons appelé Jikan, car ça signifie temps en japonais », indique M. Soualmia.
L’absence de cours de judo dans l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal est un besoin criant soulignent les trois amis. « Les enfants pleuraient quand ils ont appris la fermeture de judo IMCO. Ç’a eu un impact sur la population du Plateau. Les parents venaient nous voir pour que nous prenions la relève », affirme M. Soualmia.
« Le judo enseigne des valeurs qui seront utiles aux élèves toute leur vie. C’est aussi un moyen de raccrocher les jeunes à l’école », ajoute M. Planeille.
Pour toute la société
Judo IMCO n’était pas qu’une simple école de judo. Les entraîneurs offraient aussi un support psychologique et une aide pour les jeunes souffrants de trouble du comportement.
« Nous avons toujours mis un point d’honneur pour donner accès au judo aux jeunes de tout horizon. Nous avions un programme établi dans des écoles défavorisées, nous avions des classes avec plusieurs élèves avec des troubles du comportement, d’apprentissage ou d’intégration sociale. Nous allons poursuivre la mission qu’on avait avec le club IMCO », mentionne M. Planeille.
Au centre Père Sablon, une aide financière était allouée pour les inscriptions, mais aussi pour les compétitions. À Jikan, les fondateurs désirent mettre en place un outil semblable.
« Nous essayons de créer une aide financière qui serait déterminée selon le revenu des parents. Toutefois, nous ne pouvons l’offrir à tous, car nous débutons et nous n’avons reçu aucune subvention jusqu’à présent », explique Mme Glenisson.
Manque d’argent
Le club de judo Jikan est actuellement à la recherche de fonds.
« Nous avons appliqué à plusieurs programmes de subvention, mais c’est un long processus. Nous restons en vie grâce aux inscriptions, mais nous n’avons pas la même publicité que lorsque nous étions avec le centre Père Sablon. Nous survivrons jusqu’à l’arrivée des subventions », fait valoir Mme Glenisson.
« Nous sommes dans l’attente de donateurs ou de commanditaires pour participer des compétitions. Si nous manquons de fonds, nous organiserons des campagnes de financement. Nous allons nous assurer que les jeunes pourront se présenter à des tournois. Nous nous retrousserons les manches pour y parvenir », affirme M. Soualmia.
Dans l’objectif de se faire connaître davantage de la population du Plateau-Mont-Royal, le club de judo Jikan organise une journée d’inauguration le 29 septembre, de 13 h à 16 h, à son local situé à l’école secondaire Jeanne-Mance. Au programme : démonstrations de combat et des mini leçons individuelles. Information: www.judojikan.com.