Branle-bas à l'école Saint-Louis-de-Gonzague
La semaine dernière, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a annoncé cette mesure, provoquant une onde de choc. Cette décision vise à respecter les quotas d’élèves par classe.
L’école Saint-Louis-de-Gonzague comptera désormais deux classes de deuxième année ainsi qu’une classe combinée, où se côtoieront des élèves de première et deuxième année.
L’enseignante dont le poste a été coupé sera transférée dans une classe de cinquième année à l’école Saint-Louis-de-Gonzague Annexe, où elle prendra la place d’une de ses collègues.
Cette situation est décriée par les parents des jeunes touchés qui craignent que ce changement ne perturbe l’apprentissage de leurs enfants.
« Les parents sont fâchés et sous le choc. L’enseignante qui passe de la deuxième à la cinquième année n’a eu pas le temps de se préparer, même chose pour celle qui aura une classe combinée. Ça ne se fait pas en un week-end! Ces changements auraient dû être faits en début d’année, pas après trois semaines », estime Nancy Boulay, une mère dont les enfants fréquentent les deux écoles.
Dans une pétition ayant récolté 217 signatures, les parents demandent à la CSDM de revenir sur sa décision et de laisser les classes telles qu’elles étaient lors de la rentrée.
« Ils feront le remaniement l’année prochaine. On veut casser leur décision, car on n’a pas à faire vivre ça à des enfants. Ce ne sont pas des cobayes! On n’acceptera pas ça », s’indigne-t-elle.
Une séance extraordinaire du conseil d’établissement est prévue le 17 septembre pour discuter de cette situation.
Rien d’exceptionnel, selon la CSDM
La situation, bien que déplorable, n’a rien d’inhabituel, estime Alain Perron, responsable des relations médias à la CSDM.
« Ce n’est pas exceptionnel. Chaque début d’année, c’est toujours la même chose. Ce qui est particulier ici, c’est que l’enseignante de deuxième année, qui avait plus d’ancienneté, a bumpé celle de cinquième année, entraînant un désagrément pour les élèves et les parents de cette classe.
« On fait des prévisions pour connaître le nombre d’élèves par école, par classe et par niveau dès le mois de mai, pour savoir où on s’en va. Toutefois, ce n’est que le 28 août, à la rentrée, que l’on est en mesure de savoir combien on a d’élèves. À Montréal, les parents déménagent beaucoup durant l’été et changent de quartier. Ils ne pensent pas toujours à en aviser l’école, ce qui explique la disparité entre notre prévision et la réalité. Il faut donc réajuster les classes », indique-t-il.
M. Perron soutient que cette année, il y a environ 1000 élèves de moins que prévu sur l’ensemble du territoire de la CSDM. Dans le cas de l’école Saint-Louis-de-Gonzague, on estimait à 115 le nombre d’élèves pour les classes de première et de deuxième années. Or, dans les faits, on en compte plutôt 107.
« Ça semble peu comme différence, mais on doit respecter les ratios. Les écoles sont financées par le ministère de l’Éducation en fonction du nombre de classes. On ne peut pas en avoir de plus petites, à moins d’une exception extrême », informe-t-il, précisant que les délais habituels pour ce remaniement ont été respectés.
Ces modifications devraient avoir un impact mineur sur les apprentissages des élèves touchés, fait valoir le porte-parole de la commission scolaire, faisant un parallèle entre ce cas-ci et le départ en congé de maternité de plusieurs enseignantes.
« Nous avons beaucoup d’enseignantes en âge de procréer, alors des congés de maternité, il y en a chaque jour chez nous. Il y a donc des changements dans les classes de façon quotidienne. On mise sur le professionnalisme des enseignants qui sont formés pour faire face à ce type de situation. La transition sera faite de façon adéquate. Ils ne sont pas non plus laissés à eux-mêmes », conclut-il.
Malgré les arguments de la CSDM, les parents comptent multiplier les actions pour que celle-ci revienne sur sa décision.