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Embourgeoisement: les jeunes en situation de vulnérabilité

Photo: Archives/ TC Media

Les jeunes  de 24 ans et moins sont particulièrement menacés par les évictions dans l’arrondissement, alors que 43% d’entre eux consacrent plus de 80% de leur revenu pour se loger dans le quartier.

C’est ce que révèle le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Comité logement du Plateau-Mont-Royal, dans le cadre de la tournée «Le logement, un droit!».

«Dans le Plateau, 77,9% des jeunes  consacrent plus de 30% de leurs revenus leur loyer. C’est singulier, parce que dans les autres régions, ce sont généralement des personnes de plus de 75 ans qui se trouvent dans cette situation», mentionne la responsable des dossiers montréalais au FRAPRU, Marie-Josée Corriveau.

La progression constante du coût des loyers et l’embourgeoisement à la vitesse grand V du quartier seraient en cause. La situation est particulièrement exacerbée dans le cas des logements de trois chambres et plus, alors que le taux d’inoccupation est actuellement de 0,1%. Le loyer moyen pour ce type de logement a augmenté de 13,4% dans les trois dernières années.

«Ce sont les logements les plus à risques de conversion en condos indivisibles et ceux qui répondent aux besoins des familles. Il faut freiner cette tendance», souligne Mme Corriveau.

Pour l’organisatrice du Comité logement du Plateau-Mont-Royal, Vicky Langevin, un resserrement de la loi sur les conversions de condominiums indivises en divises s’impose.

«Les spéculateurs immobiliers achètent des immeubles à logements, jettent dehors les locataires, vendent des espaces indivise, puis vont à la Régie du logement pour demander que cela devienne divise. La Régie leur accorde à tout coup! L’indivise, ne sert qu’à contourner les lois et règlements contraignant la conversion», indique Mme Langevin qui voit ce genre de cas tous les jours, dans les bureaux du comité.

Sur le territoire, 864 ménages sont en attente d’un logement à loyer modique, selon l’Office municipal d’habitation de Montréal.

L’éviction, une question de temps?
Richard Dubois, un résident du Plateau-Mont-Royal de très longue date, figure parmi la liste. L’homme de 57 ans vient de gagner une cause à la Régie du logement, alors que sa propriétaire tentait de l’évincer. Il croit toutefois que tôt ou tard, il perdra son combat.

«Ici, je peux vivre. Ailleurs, je me contenterais d’exister»- Richard Dubois

RichardDubois«Ça fait 37 ans que je demeure au même endroit. Pendant 30 ans, tout allait bien, mais depuis que ma propriétaire est décédée, j’ai eu des problèmes avec son héritière», raconte M. Dubois.

En six ans, son loyer a augmenté de 100$, le gardant tout de même à un niveau exceptionnellement bas pour le quartier, soit 470$. Ce résident avait toutefois une entente avec son ancienne propriétaire. Il ne subissait pas d’augmentation, mais en échange, il entretenait le terrain et l’immeuble.

«J’ai été à la Régie après la dernière hausse, parce que je m’étais entendu avec la propriétaire pour que des rénovations aient lieu, parce qu’il y a des déficiences importantes à l’immeuble. J’ai perdu cette cause, mais elle m’a envoyé un avis de reprise de logement, alors que nous étions encore en cour. Ses témoignages dans la lettre et devant la Régie étant complètement différents, elle a perdu sa cause. Ça me stressait énormément. Je commence à me faire à l’idée que je devrai peut-être éventuellement déménager», continue M. Dubois.

Ce dernier a peu de revenus, puisqu’il travaille seulement à temps partiel et reçoit un peu d’aide sociale.

 

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