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Le patrimoine de Mercier sera inventorié pour mieux le préserver

À la suite de la récente démolition de la maison Lapointe (sur la photo), l’arrondissement a entamé un processus de réflexion quant à la protection du patrimoine. Photo: Atelier d’histoire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

En collaboration avec l’arrondissement, l’Atelier d’histoire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve effectuera un inventaire du patrimoine bâti à l’est de la rue Viau. Cette démarche permettra aux citoyens d’avoir une meilleure connaissance de la richesse de cet héritage dans le quartier.

Tout récemment, l’historien William Gaudry de l’Atelier d’histoire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (AHMHM) expliquait la perte de deux maisons historiques par la méconnaissance du caractère patrimoniale dans le quartier.

Aujourd’hui, il se dit «heureux» du fait que l’arrondissement soit prêt à investir dans un inventaire patrimonial touchant tant les bâtiments publics, scolaires, industriels, religieux, qu’un certain nombre de résidences. «Ce qui pressait, c’était justement de poser un diagnostic sur l’état des connaissances du patrimoine bâti dans l’arrondissement de façon générale, mais plus précisément dans Mercier», émet-il.

Le maire d’arrondissement Pierre Lessard-Blais reconnaît que l’inventaire est la première étape de préservation. «Pour restaurer la maison Lapointe, il aurait fallu des investissements qui dépassaient largement le million de dollars. Au fil des ans, son état s’était dégradé pour atteindre un point de non-retour. Nous ne voulons plus que ça arrive à des bâtiments significatifs ou qui ont une valeur patrimoniale», a-t-il affirmé.

Travail de longue haleine

Chaque bâtiment inventorié aura une fiche d’identification comprenant son année réelle de construction, son évolution des fonctions, ses transformations physiques et son résumé historique.

Le processus débutera cet automne et sera long, reconnaît William Gaudry. Ce dernier estime le nombre de bâtiments à recenser à au moins 200.

Tout d’abord, une méthodologie commune est à établir entre l’arrondissement et l’Atelier d’histoire. «Eux ont leurs critères, mais nous on a les nôtres, donc on doit trouver un terrain commun», explique William Gaudry.

Les zones de dépouillement sont déjà identifiées dans Mercier. «C’est quand même un terrain immense de 20 km carrés. Cela dit, le patrimoine se concentre essentiellement au sud de la rue Sherbrooke», indique-t-il.

Une fois les bâtiments historiques recensés, ils seront pris en photo tels qu’ils sont au moment de la recension. «Des étudiants en photographie vont parcourir l’ensemble du quartier et aller aux adresses précises pour photographier, ajoute l’historien. Il y a des démarches à faire auprès des propriétaires, car on a l’ambition de photographier aussi l’arrière du bâtiment.»

Propriétaires avertis

Lors du processus, certains propriétaires vont apprendre qu’ils habitent dans un édifice patrimonial. «C’est sûr qu’on doit s’attendre à des réactions mitigées des fois, mais la plupart du temps, les gens sont très heureux d’apprendre qu’ils habitent dans une maison historique», énonce M. Gaudry.

Il estime que l’inventaire devrait être finalisé d’ici l’automne 2021. Celui-ci pourra être consulté par les citoyens, les chercheurs, les professionnels, les entrepreneurs et les organismes. «Une carte interactive accessible au grand public assurera un repérage facile et compréhensible des zones patrimoniales et des bâtiments âgés ou historiquement importants», assure l’arrondissement par voir de communiqué.

Les citoyens n’auront qu’à consulter la carte pour savoir si un bâtiment est patrimonial. «Ça va être un outil clé en main, les gens vont avoir l’heure juste par rapport à leur maison. Ils ne pourront pas dire qu’ils ne le savaient pas», pense William Gaudry.

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