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Roberto Medile: seul l’amour compte

Portrait du musicien Roberto Medile
Roberto Medile aime aussi le luxe des voitures de collection Photo: Frédéric Hountondji/Métro Média

C’est un retentissant pied de nez que le musicien Roberto Medile a fait au proverbe qui dit: «Qui prend mari, prend pays». Il a quitté son Italie natale, laissant tout derrière lui pour suivre au Québec sa bien-aimée, la célèbre interprète Danielle Oderra, qui est sa femme depuis près de cinquante ans.

Roberto Medile habite à Anjou et est actuellement directeur artistique dans l’un des plus grands centres culturels de Montréal, le centre Léonardo Da Vinci, à Saint-Léonard. Il occupe le poste depuis une vingtaine d’années.

Avant de s’installer au Québec, il menait une brillante carrière de musicien en Italie où il avait son orchestre. L’idée de quitter son pays ne l’effleurait pas, mais c’était sans compter avec la puissance de l’amour.

«J’avais déjà fait pas mal de choses en Italie, en Europe. À un moment donné, j’étais parti sur un bateau de croisière sur les Îles des Caraïbes pour échanger un peu et faire une croisière et j’ai rencontré Danielle (Oddera). Et l’amour est né», se souvient-il. Il avait son orchestre et Mme Oddera chantait aussi.

L’italien et le français

L’Italien d’origine a donc décidé de s’établir, en 1975, au Québec avec la Québécoise d’origine française. «L’amour a fait que je suis venu ici pour beaucoup de raisons parce que Danielle ne parlait pas l’italien et moi non plus le français», narre-t-il.

Il comptait sur l’universalité du langage de la musique pour trouver une solution: «Je me suis dit que vu que la musique n’a pas de frontière, c’est peut-être plus facile pour moi de me déplacer. Je n’ai jamais pensé venir ici au Québec. Je suis venu et je suis tombé en amour», jure-t-il.

À son arrivée dans la Belle Province, il lui a fallu tout recommencer à zéro, comme il dit. Il jouait du piano dans les bars, les restaurants: des endroits qu’il trouvait plus ou moins intéressants.

Mais à partir de 1980, sa carrière a pris une tout autre tournure. «J’ai pris la charge d’une télévision italienne». À la télévision italienne de Montréal, il réalisait des émissions et présentait plusieurs programmes qui allaient de la musique à la cuisine.

C’était là que la chance allait lui sourire. Le réalisateur Roger Legault était allé le voir pour qu’il lui propose des comédiens pour sa série télévisée humoristique Semi-détaché, sur TVA. Après avoir donné les noms de personnes à contacter, il s’est proposé lui aussi. En Italie, il a fait du théâtre amateur, mais savait surtout jouer et chanter.

Il a demandé au réalisateur s’il pouvait venir au casting et il a accepté. M. Medile a été sélectionné parmi plusieurs candidats et son succès en sol québécois a commencé avec Semi-détaché.

«C’est une émission qui a beaucoup marché parce qu’elle était regardée par un million deux cent mille personnes. J’y étais comédien. Et à partir de là, toutes les portes se sont ouvertes. J’ai repris la chanson, j’ai repris la musique, le cinéma, j’ai repris le théâtre, j’avais fait beaucoup de choses», assure-t-il.

Il a adapté les chansons de beaucoup d’auteurs compositeurs québécois en italien, telles que celles de Sylvain Lelièvre, Michel Rivard, Jacques Blanchet et de bien d’autres encore. Ces morceaux, il va les jouer en Italie au cours des concerts qu’il donne, exportant ainsi la musique québécoise au-delà de ses frontières.

Centre Leonardo Da Vinci

Depuis plus d’une vingtaine d’années, Roberto Medile met son savoir-faire au service du Centre Léonardo Da Vinci. «Ils m’ont demandé si je pourrais être le directeur artistique et en même temps faire du show, beaucoup de spectacles et beaucoup de théâtre en français et en italien», rapporte-t-il.

Par ailleurs, il aide les jeunes talents et les met en valeur à travers un concours s’appelant Superfantastico. Ce dernier leur permet de vivre leur passion musicale.

Le concours, doté de prix, est ouvert aux jeunes artistes de 6 à 35 ans qui viennent exécuter des chansons originales ou interpréter des titres célèbres. Ils peuvent ainsi se voir également offrir une carrière dans la musique. Du fait de la Covid-19, le directeur artistique n’a pas pu organiser la compétition comme prévu. Il mentionne que «tout est calme, c’est mort à cause de la pandémie» pour l’instant.

M. Medile a aussi initié un festival multiculturel qui fait valoir, entre autres, les cultures haïtienne, italienne, maghrébine et québécoise. «On devait le faire l’année passée en extérieur, mais avec la pandémie tout a été arrêté et on s’est dit qu’on allait le faire quand même en moyen sur les réseaux sociaux», raconte-t-il.

L’événement consiste à présenter des spectacles d’une heure consacrés à chacune des nationalités et à y faire découvrir leur musique. Le centre a reçu une subvention gouvernementale pour le projet, lequel comporte en tout huit spectacles. Quelques-uns sont déjà sur Youtube, Facebook et Instagram.

Cinq décennies de collaboration artistique et d’amour

Au Québec, avec son épouse Danielle Oddera, il a présenté des émissions de télévision et donné beaucoup de concerts. Ils sont ensemble depuis près d’un demi-siècle.

Interrogé sur la recette de cette alchimie, M. Medile commente: «Aujourd’hui, pour faire un mariage de 40 ans, 50 ans, il faut se marier au moins sept fois, lance-t-il en boutade. Il faut l’amour, il faut savoir apprécier ce qu’on a, se contenter de soi, et voir toujours le soleil quand il y a le nuage.»

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