Vers une meilleure répartition des médecins dans les quartiers montréalais
Le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barette, imposera prochainement des mesures pour obliger les médecins à pratiquer dans des quartiers qui souffrent d’un manque de médecins.
Alors que Rivière-des-Prairies se dote d’une nouvelle radiologie et va accueillir quatre nouveaux médecins d’ici la fin de l’année, d’autres arrondissements de l’est de Montréal souffrent d’une pénurie de professionnels de la santé.
Pour répondre aux besoins de la population, la répartition des médecins se fait selon les plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM). Chaque région est scindée en plusieurs réseaux locaux de services (RLS), qui comprennent plusieurs arrondissements.
Or, actuellement, rien ne contraint un nouveau médecin à aller dans une zone du RLS plutôt qu’une autre, ce qui crée des déséquilibres.
En visite à Rivière-des-Prairies, Dr Barrette, a indiqué que de nouvelles mesures seront mises en place pour restreindre les territoires où les nouveaux médecins pourront s’installer.
«Cette année nous allons introduire une nouvelle règle qui nous permet d’aller en sous territoire, explique Dr Barrette. Nous avons resserré la vis, dans le sens où pour les nouveaux médecins, nous limitons les possibilités d’établissement aux endroits où il y a des vrais besoins. Les endroits qui ne sont pas en pénurie, ils ne peuvent pas y aller», explique le ministre.
Des situations problématiques
À Montréal-Nord par exemple, les médecins préfèrent s’établir à Ahuntsic, territoire qui fait partie du même RLS. Hochelaga-Maisonneuve peine aussi à attirer des médecins qui préfèrent les établissements de Mercier-Ouest et Rosemont. Pourtant, ce ne sont pas les places qui manquent dans ces quartiers.
À Hochelaga, onze médecins partiront à la retraite d’ici la fin de l’année et ils ne seront que deux à prendre des patients sans-rendez-vous d’ici décembre dans trois cliniques, si aucun nouveau praticien n’arrive sur le territoire. Tandis que la clinique Nord-montréalaise, Rayons de soleil, par exemple, peut encore accueillir au moins trois autres professionnels de la santé.
C’est sur ces territoires là que le ministre de la Santé veut agir.
Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), n’est lui «pas très chaud» à cette idée.
«À un moment, ça revient à donner une adresse à un médecin pour lui dire qu’il s’établisse ici. Il y a une certaine liberté dans l’installation des professionnels de la santé à respecter. Nous savons qu’il faut donner des services de proximité, mais il y a un équilibre à trouver», fait valoir Louis Godin.
Le président de la FMOQ pense qu’i y a d’autres façons de régler le problème.
«Souvent les cliniques qui manquent de médecins sont moins attrayantes que les autres cliniques du même réseau. C’est cela qu’il faut observer», conclut le médecin qui n’a pas parlé avec le ministre de la Santé à ce sujet récemment.