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L’achat local, une démarche collective

Photo: Photo Déposit

Avec le recyclage, la consommation locale est l’indice qui a le plus progressé parmi les composants du choix des Québécois selon le baromètre 2017 de l’Observatoire de la consommation responsable. Si cet argument trouve écho au sein de la population, l’achat local doit aussi être stimulé par les commerçants. TC Media s’est entretenu avec Daniel Tanguay, le président de Détail Formation, un organisme de formation qui tente de promouvoir cette démarche.

Quels conseils donnez-vous aux commerçants pour développer l’achat local?

Daniel Tanguay. «Depuis plusieurs années, on sent qu’il y a une volonté de promouvoir l’achat local et on sent que les citoyens sont réceptifs. Le message que je passe, c’est que l’achat local n’est pas une responsabilité des résidents, mais des commerçants. C’est à eux de se regrouper pour promouvoir cette démarche. Tant que les commerçants ne s’engagent pas, ça ne marche pas.»

Qu’ont-ils à gagner à développer un partenariat de ce type?

D.T. «Si on fait la promotion de l’achat local et qu’on montre qu’on est un commerce de proximité, cela permet déjà de créer du réseautage, mais aussi d’agrandir sa clientèle. C’est pas juste fidéliser sa clientèle, c’est d’en faire profiter ses voisins et de profiter de la leur. La campagne d’achat local est une démarche collective.»

Quels sont les outils pour lancer une telle démarche?

D.T. «Il faut favoriser l’esprit de quartier. Par définition, nos artères commerciales desservent une communauté locale. Le plus intéressant au début, c’est de faire du réseautage de commerçants, d’inviter les commerçants à passer d’un commerce à l’autre et de développer des actions communes, faire des partages de post Facebook et de promotions… Ensuite, on peut faire des promotions croisées ou de la représentation. Si un client achète une voiture et que je lui donne un certificat de 100$ pour changer son huile, ça ne va pas donner grand-chose. Si je lui donne un bon d’achat de 100$ pour manger au restaurant dans la rue, ça c’est une valeur ajoutée.»

Est-ce-que cela fonctionne?

D.T. «Quand les gens se regroupent, cela donne de très bons résultats. On a un exemple dans le Vieux-Terrebonne où il y a eu une mobilisation de commerçants et il y a eu des résultats. Pour que le résident change son comportement, il faut qu’il voie que les commerçants s’impliquent. […] On est dans l’ère du numérique et le consommateur va toujours rechercher ce qui coûte le moins cher. On doit donc favoriser les alliances, les achats croisés et les référencements. Si les commerçants se mettent ensemble et font des actions concrètes, c’est payant.»

L’achat local

Le terme d’achat local est porteur de plusieurs définitions. On peut parler d’achat local lorsqu’un magasin fait le choix de s’approvisionner avec des produits manufacturés et cultivés à proximité ou lorsqu’une entreprise décide de travailler avec des partenaires locaux. Pour un citoyen, cela peut se traduire par le fait de faire ses achats dans des commerces de son quartier afin de favoriser l’emploi et l’économie de son secteur. Enfin pour une administration ou une collectivité, une politique d’achat local veut souvent dire que les contrats de service sont octroyés à des entreprises situées dans la zone géographique environnante.

Quelque soit la définition précise, la démarche d’achat local se développe de plus en plus au Québec. Selon une enquête Ipsos Marketing réalisée en 2013, notre province est celle du Canada où les gens font le plus d’efforts pour acheter des produits de leur municipalité avec 34% des répondants contre 23% pour la moyenne nationale. De plus, après le prix, la qualité et la marque, la provenance locale est le quatrième argument qui séduit les Québécois.

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