Une vie meilleure pour les mères monoparentales
Depuis sa fondation en 2001, l’organisme Mères avec pouvoir a permis à plus de 200 femmes monoparentales en situation de précarité de réaliser leurs projets de vie, tout en leur fournissant un milieu de vie stimulant.
Situé à la limite d’Hochelaga-Maisonneuve et du Centre-Sud, l’organisme offre un logement subventionné, du soutien psychologique et l’accès à un centre de la petite enfance (CPE) à 30 mères à la fois. Chacune d’entre elles peut compter sur l’appui de l’équipe de Mères avec pouvoir (MAP) pour trois ans.
Marie-Andrée Aubergiste est l’une des bénéficiaires de l’organisme, depuis près de 2 ans. Âgée de 39 ans, elle s’est tournée vers MAP d’abord pour effectuer un retour aux études.
«J’étais secrétaire, je travaillais le soir, explique-t-elle. Toute seule avec un enfant, c’était très difficile à gérer. Je pensais à retourner à l’école, mais sans le soutien de MAP, je ne crois pas que ça aurait été possible.»
Chaque femme hébergée par MAP paie un loyer équivalent à 25% de son revenu.
«C’est certain que ça aide, souligne Mme Aubergiste, qui a la garde complète de sa fille de quatre ans. L’argent qu’on ne met pas dans le logement, on peut la mettre ailleurs et ça nous permet de réaliser des rêves auxquels on n’aurait pas pu aspirer avant.»
Déterminée, Mme Aubergiste, qui étudie en ressources humaines, songe à mettre en place sa propre entreprise d’accessoires à cheveux pour enfants. Remplie de projets, elle envisage aussi pousser sa scolarité encore plus loin.
«MAP, c’est vraiment un bon coup de pouce pour les mamans monoparentales pour réaliser leurs projets à long terme, continue-t-elle. Ils transforment ce qui semblait auparavant être inatteignable en quelque chose de bien réel.»
Vivre avec les autres
La vie en communauté plaît à Mme Aubergiste, qui ne trouve que des points positifs à partager l’immeuble qu’elle habite avec 29 autres familles.
«Il y a plusieurs activités qui sont offertes aux mamans, mentionne-t-elle. Il y a souvent des professionnels qui viennent donner des ateliers sur la gestion des émotions, sur l’estime de soi ou sur l’art thérapie, par exemple.»
Pendant que les mamans participent aux ateliers, des gens prennent soin des enfants, qui s’amusent ensemble.
«Ça fait beaucoup de bien de se retrouver seulement entre mamans, ça nous permet de décrocher un peu, d’avoir des conversations d’adultes, de nous changer les idées, continue Mme Aubergiste. On n’en est pas toutes rendues au même point dans nos vies, ça fait un beau mélange et ça nous permet aussi d’en apprendre des autres.»
Taux de réussite
La formule qu’emploie MAP pour venir en aide à ses bénéficiaires a fait ses preuves. L’organisme évalue que son taux de réussite se situe autour de 85%.
«On se sent très privilégiées d’assister à ces réussites, affirme Valérie Larouche, directrice générale de l’organisme. C’est du concret. On est fiers quand on voit nos femmes sortir de la pauvreté, obtenir un diplôme ou décrocher un emploi.»
Victime de son succès, MAP présente toutefois une liste d’attente d’environ 50 noms.
«Le temps d’attente avant d’accéder aux services est d’environ un an ou un an et demi. Si on construisait un autre immeuble à logements comme celui qu’on a actuellement, on pourrait le remplir au complet», conclut Mme Larouche.
Levée de fonds annuelle
La fondation Mères avec pouvoir organise sa quatrième grande levée de fonds, qui prendra la forme d’une soirée-cabaret. L’événement aura lieu le 17 mai prochain.
«L’objectif est d’amasser 100 000$ pour l’organisme, affirme d’emblée Valérie Larouche, directrice générale de MAP. Tous les fonds amassés serviront à continuer d’offrir et de bonifier nos services aux femmes monoparentales.»
Cette année, MAP a reçu 20 000$ du gouvernement en subventions. Même si les résultats sont là pour le prouver, Mme Larouche doit se battre continuellement pour assurer la survie de l’organisme.
«C’est environ 300 000$ qui sont nécessaires annuellement pour faire rouler l’organisme, alors c’est très peu d’argent qui est octroyé par le gouvernement, dénonce la directrice. Le reste, il faut l’amasser par l’entremise de levées de fonds.»
Soirée-cabaret
Animée par Alex Perron, humoriste et animateur et par Catherine Trudeau, actrice et animatrice, cette soirée veut d’abord souligner le succès des femmes cheffes de familles monoparentales.
Comme pour les éditions précédentes, la soirée se déroulera dans les locaux de Télé-Québec. Cocktail, encan silencieux et karaoké seront entre autres au menu.
«Il y aura également un souper gala, au cours duquel on remettra des prix à des femmes qui se sont démarquées chez nous par leur plan d’action ou leur projet de vie», fait savoir Mme Larouche.
Des remises de bourses et des tirages auront donc lieu au cours de la soirée.
Les personnes intéressées à encourager la cause de Mères avec pouvoir peuvent encore se procurer des billets, au coût de 200$, sur le site de l’organisme.