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Déclin d’un projet d’activités pour jeunes dans Montréal-Nord

À son apogée, l’AMU attirait plus de 3000 jeunes à ses activités sportives, ludiques ou culturelles, pour un total de plus de 16 000 participations annuelles. Photo: Gracieuseté

Le projet d’Animation du milieu urbain (AMU) de Montréal-Nord, dont les activités gratuites attiraient jadis des milliers de jeunes, n’est plus que l’ombre de lui-même, dénoncent ses responsables.

Le projet né en 2003 bénéficiait d’une subvention annuelle de plus de 100 000$, mais n’en dispose plus depuis 2013. «Le budget total était de 170 000$. Maintenant, c’est même pas 25 000$. On n’arrive pas à chercher le financement qu’on veut», déplore la coordonnatrice de l’AMU depuis ses débuts, Isabelle Laurin.

Au départ, l’AMU, c’est quatre organisations à but non lucratif (OBNL) qui collaborent pour offrir, gratuitement et sans inscriptions, du sport, des activités ludiques et des sorties culturelles à des jeunes de 13 à 25 ans.

Prévenir la délinquance
Le projet a notamment pour objectif de prévenir la délinquance juvénile, en autres en gardant les jeunes occupés, en contact avec des travailleurs de rue et suivis par des organismes jeunesse, voire, leurs écoles.

À son apogée, plusieurs milliers de jeunes, pour un total de 17 000 participations annuelles, prenaient part aux activités de l’AMU. Ces activités avaient lieu dans des gymnases tous les jours durant l’année scolaire, ainsi que dans des parcs durant les vacances d’été et la semaine de relâche.

Selon une étude menée auprès de 300 jeunes entre 2010 et 2011, le projet a fait ses preuves dans l’insertion sociale des jeunes, l’intégration des nouveaux arrivants et la prévention de la délinquance.

«C’est important, le soir, après l’école. Les jeunes sont dans le béton, devant des écrans, mais si tu leur ouvres un gymnase… on était obligé de leur dire: « après 30, c’est fini, revenez la prochaine fois »», plaide la coordonnatrice de l’AMU.

Incertitude
Aujourd’hui, les OBNL participants ont réduit leur volume d’activités et offrent les activités restantes dans l’incertitude.

La Maison des jeunes L’Ouverture, par exemple, a réservé des plages horaires dans des gymnases d’école, mais ne pourra pas offrir toutes les activités sportives prévues après les cours, prévient sa direction.

En outre, «les activités culturelles, c’est fini», ajoute Mme Laurin.

«Si vous saviez comment j’ai mal au cœur quand la Maison des jeunes me dit qu’ils sont obligés de fermer des gymnases. J’ai envie de pleurer. On a tellement travaillé pour monter ce projet-là.»
Isabelle Laurin

Match des étoiles
Pour financer l’AMU, ses responsables organisent notamment un match des étoiles de Montréal-Nord, une partie de soccer qui oppose des sportifs connus, des politiciens et d’autres personnalités publiques depuis 2014. Le footballeur Patrice Bernier, de l’Impact de Montréal, y joue et en est le président d’honneur depuis les débuts.

«Je sais que l’AMU a pas les subventions qu’elle avait alors j’essaie de l’aider à collecter des fonds pour permettre aux jeunes de continuer à faire des activités parce que le sport m’a permis de socialiser et me développer en tant que personne», explique Patrice Bernier, à la suite du 4e match des étoiles, le 20 août dernier au parc Saint-Laurent.

 

Activités similaires
L’AMU n’a peut-être plus le même financement qu’avant, mais d’autres activités similaires sont offertes aux jeunes, fait valoir la mairesse de Montréal-Nord.

«Le financement qu’avait l’AMU a été déployé d’autres façons, mais il y a quand même des activités qui sont soutenues pour les jeunes […] D’autres projets ont été déployés qui présentaient des similitudes», explique Christine Black.

La mairesse évoque notamment les plus de 130 000$ de subventions octroyées à cinq OBNL pour la mise en place d’activités dans les parcs cet été. Elle rappelle aussi que l’arrondissement soutient le match des étoiles en lui fournissant terrain, équipement et surveillants de parc, de même qu’une subvention par budget discrétionnaire de 300$.

«Il y a différentes activités semblables à l’AMU, ou les organismes sont financés directement pour autre chose. C’est là où nous en sommes», mentionne Mme Black.

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