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Cinq faits marquants de 50 ans d’histoire de l’école secondaire Henri-Bourassa

Photo: Nicolas Ledain / Metro Media

De 1967 à 2018, l’histoire riche de l’école Henri-Bourassa ne manque pas d’éléments à narrer. Pour le bulletin de la Société d’histoire et de généalogie de Montréal-Nord, Nicole Blanchard, présidente du conseil d’établissement, a étudié les archives de l’institution scolaire. Elle revient sur cinq faits marquants d’un demi-siècle d’enseignement dans le quartier.


Un nom qui tranche avec la tradition
En pleine révolution tranquille, le choix de baptiser la nouvelle école nord-montréalaise du nom d’Henri Bourassa représentait un acte symbolique en 1967. «À l’époque à Montréal, la plupart des établissements scolaires avaient des noms en référence à des saints et étaient regroupés dans la Commission des écoles catholiques de Montréal», raconte Nicole Blanchard.

Même si Henri Bourassa était un fervent défenseur du catholicisme, cet honneur était rendu à un ancien député et au fondateur du quotidien Le Devoir.

«C’était un symbole de la pensée libre et indépendante, c’est pas un hasard si on a choisi ce personnage. Cela marquait le désir d’entrer dans la modernité. On est aussi allé chercher beaucoup de jeunes enseignants, ce qui tranchait avec les religieux qui avaient ce rôle dans beaucoup d’écoles», explique Mme Blanchard.


Une école, mais aussi un parc
Dès le début des années 60, l’ambition de la Cité de Montréal-Nord et de la Commission des écoles catholiques de Montréal était de bâtir un établissement secondaire moderne pour répondre à l’accroissement de la population de ce secteur de l’île de Montréal.

«Chaque partie voulait en tirer un avantage, donc il a été décidé de faire des installations qui pourraient servir à l’école, mais aussi à la ville», indique Nicole Blanchard.

Une fois le terrain choisi sur le boulevard Maurice-Duplessis, la réalisation des plans fut confiée aux architectes Blain, Beaudoin et Bujold puis la construction aux Entreprises Goineau Inc. Très rapidement, le concept de parc-école vit le jour et c’est par ce nom qu’était désignée l’école Henri-Bourassa en une du Guide de Montréal-Nord de la première semaine de septembre 1967.

«On voulait un concept double. Le parc pouvait bien sûr servir à tout le monde, mais il y avait aussi le gymnase, une palestre, plusieurs équipements puis la piscine qui est venue plus tard», énumère l’actuelle présidente du conseil d’établissement.

Des classes unisexes
À la première rentrée scolaire de 1967, les plus de 1700 élèves de l’école Henri-Bourassa furent séparés en deux grands groupes : les garçons d’un côté et les filles de l’autre. Si cela peut paraître étrange aujourd’hui, cette particularité de la non-mixité était encore très répandue à l’époque.

«Selon les archives, seuls les cours de sciences réunissaient les deux, car c’était trop complexe de partager les laboratoires en deux. Sinon, les classes des filles étaient du côté ouest et celles des garçons du côté est», raconte Nicole Blanchard.

Si le mouvement de la mixité commençait à se développer en milieu scolaire au Québec lors de l’ouverture de l’école Henri-Bourassa, il faudra attendre 1970 pour que l’établissement secondaire du quartier rassemble les deux sexes dans un espace commun.


Fier domicile des Béliers
Symbole des équipes sportives et des autres clubs de l’école, le logo des Béliers traverse les générations et il n’est pas rare de voir la bête à cornes marquée du logo «HB» sur les chandails d’actuels ou d’anciens élèves dans le quartier.

«Cela donne un sentiment d’appartenance. On reconnaît les Béliers de loin dans Montréal-Nord. C’est le symbole de l’école et je pense que les gens et le personnel qui y sont passés gardent un attachement», estime Nicole Blanchard.

Synonyme de force et de ténacité, l’animal qui représente l’école Henri-Bourassa a été choisi seulement quelques années après l’ouverture en 1967. Si le symbole a été absent de l’iconographie de l’établissement pendant une courte période de son histoire, il reste indéniablement le facteur rassembleur de toutes les cohortes.

«C’est une identité pour l’école», croit Mme Blanchard.


Une école riche de son multiculturalisme
L’évolution démographique de Montréal-Nord s’est évidemment reflétée dans le profil de l’école secondaire Henri-Bourassa. Principalement fréquentée par des Québécois de souche jusqu’au début des années 80, l’institution scolaire a progressivement accueilli les vagues d’immigration successive. L’arrivée d’abord d’Haïtiens, puis de Libanais et plus récemment de ressortissants des pays du Maghreb a transformé l’établissement en un lieu multiculturel à l’image de son quartier.
«J’adore cette école, car tout le monde se sent chez lui. Il y a plus de 90 origines différentes, les élèves ont des cultures différentes, ils fréquentent des églises différentes, ils vivent dans des communautés différentes, mais tout le monde se sent chez lui. C’est fascinant», se réjouit Nicole Blanchard.

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