La CSPÎ cherche à recruter plus d’immigrants parmi ses enseignants
Pour pallier le manque de personnel enseignant dans l’est de Montréal, la Commission scolaire de la Pointe-de-l-île cherche à recruter parmi ses rangs des immigrants ayant de l’expérience dans la profession.
« Étant donné la hausse constante de notre clientèle, nous avons besoin de plus d’enseignants », explique Valérie Biron, directrice adjointe de la CSPÎ.
La Commission scolaire de la Pointe-de-l’île accueille présentement 43 600 élèves au sein des 47 écoles primaires et secondaires qui la composent. Des suites des flux migratoires, 2500 élèves sont venus gonfler ce chiffre au cours de la dernière année.
«Nous sommes dans l’obligation d’accueillir ces élèves, souligne Boubaker Mesbah, Commissaire scolaire élu de la circonscription de Montréal-Nord pour la CSPÎ. C’est un défi supplémentaire, car ce nombre d’élèves représente l’équivalent de quatre écoles»
Face à la hausse de la demande, la CSPÎ cherche à recruter plus de personnes issues de l’immigration pour des postes d’enseignants au primaire et au secondaire.
«Nous recevons fréquemment des CV de nouveaux arrivants ayant de l’expérience dans l’enseignement, explique M. Mesbah. Mais bien souvent, en arrivant au Québec, ces personnes ne savent pas vers qui s’orienter et finissent par s’éloigner de la profession pour occuper un emploi tout autre. Notre souhait est de les aider et de les guider.»
Pour être enseignant au Québec, il faut détenir un permis ou un brevet d’enseignement, formalité administrative souvent contraignante pour les nouveaux arrivants.
«Nous pouvons les soutenir afin qu’ils fassent les démarches nécessaires pour obtenir leur qualification d’enseigner, explique Valérie Biron. Les enseignants qui ont été formés dans leur pays d’origine mais qui n’ont pas encore leur permis peuvent en outre être embauchés comme suppléants.»
Des difficultés accrues pour l’est de Montréal
Si le manque de personnel dans le corps enseignant se fait ressentir dans l’ensemble de l’île, l’est de Montréal éprouverait des difficultés plus marquées, selon Boubaker Mesbah.
«De par le manque de transport nous sommes isolés, il est difficile d’attirer des enseignants ici, déplore-t-il. De plus, la concurrence entre les commissions scolaires est féroce pour aller chercher les étudiants au sortir de l’université. C’est dommage, car nous en pâtissons.»
Pour remédier à cette concurrence, la CSPÎ a noué des ententes avec les universités situées en périphérie comme l’Université de Sherbrooke pour développer la formation des enseignants et tenter de garder les étudiants.
Autre facteur qui alimenterait la pénurie de personnel, la Stratégie d’action visant la persévérance et la réussite scolaire mise en place par le Gouvernement, qui limite à 20 le nombre d’élèves par classe dans les secteurs défavorisés.
«Beaucoup de nos établissements sont situés dans des zones défavorisés et sont donc concernés par cette réduction du nombre d’élèves, remarque M. Mesbah. Cela a pour conséquence directe d’augmenter le nombre de classes et le besoin de personnel.»
La CSPI englobe les établissements scolaires des arrondissements de Rivières-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Saint-Léonard, Anjou et Montréal-Nord, ainsi que la ville de Montréal-Est.