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Un premier hiver à Montréal

Photo: Youri Nabbad

Pour les demandeurs d’asile venus de pays chauds, le froid mordant de l’hiver québécois nécessite une adaptation certaine. Un couple venu d’Haïti raconte son parcours au Guide de Montréal-Nord.

Mon pays d’accueil, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver, aurait pu chanter Vigneault. Ce matin, alors que le mercure indique -17°C, c’est vrai pour Jean-Philippe et Michele-Philomène Octave, arrivés au Canada le 18 décembre dernier.

« C’est la première fois que nous voyons de la neige ! », raconte Jean-Philippe, visiblement charmé par la saison froide.

Respectivement âgés de 49 et 42 ans, le couple a dû s’adapter à un tout nouvel environnement, radicalement différent de celui qu’il connaissait dans leur pays d’origine, où les températures sont bien plus élevées.

« Il fait vraiment très froid, mais après un mois ici, on s’est habitués, explique Michele Philomène. Il fait tellement bon vivre ici et les gens sont tellement chaleureux que l’on oublie facilement la température. »

Le couple concède toutefois que le premier contact avec la neige fut difficile.

« Nous avions du mal à marcher et à nous déplacer quand nous sommes arrivés, plaisante Michele-Philomène. Mais encore une fois, tout est facilement accessible ici. Les transports en commun sont très efficaces » 

Dans l’attente d’un permis de travail et faute d’argent, Jean-Philippe et Michele-Philomène se sont fait prêter des vêtements pour l’hiver par des amis.

« Mais cela ne suffit pas, nous allons devoir acheter des manteaux plus chauds et des chaussures imperméables, explique Jean-Philippe. Il faut s’équiper, c’est sûr que tout ça nous ne connaissions pas à Haiti ! »

Une nouvelle vie à bâtir
Alors conducteur de camion dans la ville de Delmas, Jean-Philippe reçoit des menaces de la part de plusieurs de ses collègues qui convoitent son poste.

« Ce n’est pas par choix que nous avons quitté, mais la situation devenait insoutenable, explique l’homme, grave. Nous recevions des appels inconnus et je me suis fait agresser à plusieurs reprises, la police n’a jamais rien fait. Nous avons dû partir pour garantir notre sécurité. »

Derrière eux, le couple laisse ses trois enfants, âgés de 14, 16 et 22 ans, qui séjournent chez des amis de leurs parents.

« Nous leur avons envoyé des photos de nous au contact de la neige, ils n’en revenaient pas », souligne Michèle-Philomène, qui espère comme son mari que ses enfants auront l’opportunité de les rejoindre un jour.

« Si nous avons pu nous adapter à notre âge, ils pourront le faire sans problème !, estime Jean-Philippe. Je suis sûr qu’ils adoreraient vivre ici. »

De l’avis du couple fraichement débarqué, la vie quotidienne à Montréal serait plus simple qu’en Haïti, notamment sur le plan administratif.

« Tout va beaucoup plus vite, l’administration est très efficace, raconte le mari. Nous avons vraiment l’impression d’être soutenu et encadré par gouvernement canadien.»

Le couple espère désormais avoir l’opportunité de pouvoir s’installer durablement au Québec.

« On se sent vraiment bien et le froid n’est pas un problème, souligne Marie-Philomène. J’aime le savoir vivre des québécois et leur mode de vie. Nous nous voyons passer beaucoup d’hiver ici. »

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