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Ralentissement économique: inquiétudes pour les citoyens de Montréal-Nord

En ces temps d’incertitude, plusieurs se retrouvent avec un porte-monnaie vide et des cartes de crédit remplies. Photo: Sukanya Tungsub/123RF

Alors que la précarité, en temps normal, est déjà plus forte à Montréal-Nord, qu’en bien d’autres secteurs de la région métropolitaine, des préoccupations sont soulevées quant à la situation financière de bon nombre de ses citoyens en période de crise liée à la COVID-19.

Lors du dernier recensement, en 2016, le taux de chômage de Montréal-Nord était le pire de tout Montréal, avec 12,4% comparé à une moyenne de 9,3% dans la métropole.

Avec tout près d’un million de nouveaux chômeurs au Canada, uniquement dans la semaine du 15 mars, tout indique que ce taux va largement s’aggraver.

Les endroits comme Montréal-Nord seront particulièrement frappés par ce ralentissement économique causé par les mesures de confinement draconiennes, prévoit la chercheuse en études urbaines et coordonnatrice générale de Parole d’ExcluEs, Bochra Manaï.

«Dans une crise, c’est toujours les plus vulnérables qui pâtissent, souligne-t-elle. Et là, on va être très nombreux. C’est sûr qu’il y a une grosse inquiétude.»

Mme Manaï soulève que Montréal-Nord connait déjà des problèmes en temps normal. «Ce qui est difficile à Montréal-Nord, on a des personnes qui sont déjà les plus vulnérables et les plus en marge de la société dans une période économique où ça marchait bien. Ce qui va être le complexe à penser, ça va être des effets de levier pour ces personnes.»

Tous les intervenants contactés ont précisé qu’il était encore tôt pour prédire des conséquences précises, mais leur inquiétude n’en est pas moins grande.

«Ça me préoccupe actuellement que les gens perdent leur emploi, pointe la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black. Notre milieu est déjà fragile et on va vraiment souhaiter que tout reprenne le plus rapidement en prenant compte des paramètres qu’on connait.»

Besoins alimentaires

À Montréal-Nord, des besoins en aide alimentaire existaient déjà et ils étaient comblés par le travail de plusieurs organismes. Dès le début de la crise, ces besoins ont rapidement augmenté.

«C’est cette catégorie de travailleurs qui sont est un peu plus précaire, analyse Bochra Manaï. Elle est composée de personnes qui vivent d’une paie à l’autre et si elle n’a pas de stabilité financière elle peut tomber dans le filet des banques alimentaires.»

Le soutien en alimentation était le principal sujet des appels qu’a reçus le député fédéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg, lors des dernières semaines.

«Il y a des gens qui n’ont pas accès à l’aide alimentaire aimeraient maintenant en avoir», a-t-il confirmé au <i>Guide<i>.

Aide et entraide

Le député libéral Emmanuel Dubourg pense que l’aide exceptionnelle annoncée par le fédéral constituera un soutien précieux pour les citoyens de son comté lors de cette crise.

«À Montréal-Nord, on est déjà dans une situation difficile économiquement. Avec cette crise-là, c’est certain que les gens vont être affectés. On veut s’assurer que les gens s’en sortent bien et on prend plusieurs mesures pour accompagner les Canadiens dans cette période sans précédent», dit-il en faisant notamment référence au montant de 2000$ par mois offert aux citoyens en difficulté.

Outre l’aide annoncée par les pouvoirs publics, les Nord-Montréalais montrent aussi qu’ils savent s’entraider dans les moments cette période difficile. «Il y a vraiment une belle solidarité, même avec les citoyens, se réconforte Bochra Manaï. Il y a des gens qui proposent d’aider d’un peu partout.»

Même son de cloche chez la mairesse. «On a encore plus la preuve aujourd’hui que ça fait partie de notre ADN d’être une communauté soudée.»

Trouver du travail pendant la crise

Si de nombreuses personnes ont perdu leur emploi pendant la crise, des secteurs cherchent ardemment à embaucher de nouveaux travailleurs. «C’est paradoxal, parce qu’il y a des entreprises qui arrêtent, mais d’autres qui voient leur volume augmenter comme l’épicerie Métro, tient à souligne la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black. Ceux qui souhaitent travailler pendant cette crise, il y a des besoins qui sont là sur le marché», ajoute-t-elle en mentionnant que tous les services de l’arrondissement pour trouver un emploi sont encore disponibles par téléphone.

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