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L’Est de Montréal compte plus d’enfants défavorisés qu’ailleurs

Un enfant d'un milieu défavorisé regarde un tableau vert, de dos, à côté d'un nounours.
Près du tiers des enfants de Saint-Léonard – Saint-Michel et de Bourassa vivent dans des foyers défavorisés. Photo: 123RF

Malgré un progrès économique remarquable à Montréal au cours des 20 dernières années, des poches de pauvreté subsistent. En particulier, les circonscriptions fédérales de Bourassa et de Saint-Léonard – Saint-Michel, dans l’Est de Montréal, sont parmi celles comptant le plus d’enfants défavorisés au Canada.

C’est ce qui ressort du rapport des Signes vitaux du Grand Montréal présenté par La Fondation du Grand Montréal (FGM).

«Ce n’est pas d’hier que l’Est de Montréal constitue une zone plus difficile en termes de pauvreté, se désole Yvan Gauthier, PDG de la Fondation. C’est pour cela qu’on entend régulièrement qu’il faut un plan de relance pour l’Est.»

Le rapport publié la semaine dernière dresse un portrait de l’évolution de la situation depuis les deux dernières décennies. Visant bien plus que les enfants défavorisés de l’Est de Montréal, il s’intéresse également à l’insécurité alimentaire, au décrochage scolaire et à la violence faite aux femmes.

«Il y a des zones qui ont été moins exposées au développement économique des dernières années, et qui n’ont pas pu bénéficier de cet élan, remarque Jean-Guy Côté, directeur associé à l’Institut du Québec. La mobilité sociale est quand même bonne à Montréal, mais il reste des secteurs où c’est difficile pour un enfant de sortir du cercle de la pauvreté.»

À Saint-Léonard – Saint-Michel, ce sont 31,9% des jeunes de moins de 18 ans qui vivent dans des familles à faible revenu. Un taux sensiblement le même, au 32,9% de la circonscription de Bourassa.

Un constat qui ne surprend pas Emmanuel Dubourg, député de Bourassa à la Chambre des communes. «Ce n’est pas nouveau pour moi. C’était déjà le cas avant que je devienne député, et c’est un sujet sur lequel je travaille constamment.»

Il ajoute que les deux circonscriptions mentionnées sont également celles au pays qui reçoivent le plus d’argent du programme d’allocation canadienne pour enfants.

Briser le cercle

Pour briser ce cercle de la pauvreté qui afflige les jeunes, l’un des moyens les plus efficaces, selon M. Côté, est de mettre l’éducation de l’avant et de lutter contre le décrochage scolaire. «C’est l’un des leviers les plus intéressants, puisqu’on peut y travailler plus directement», explique-t-il.

Des propos approuvés par M. Gauthier. Il ajoute que les familles doivent aussi avoir accès à des emplois rémunérateurs. «Il faut pour ça des entreprises dans ces secteurs, ou une connexion avec des sections qui sont génératrices d’emploi, comme le centre-ville. Le développement du transport collectif pourrait aider.»

«Certains n’ont pas l’éducation ou les conditions sociales pour profiter de cet essor économique. Il faut faire en sorte que ces populations puissent aussi profiter des fruits de la croissance, sinon on reste avec les mêmes problèmes.» – Yvan Gauthier, PDG de la Fondation du Grand Montréal

De son côté, M. Dubourg ajoute à cela qu’il est nécessaire de montrer des modèles positifs aux jeunes, desquels ils peuvent s’inspirer. «J’ai grandi à Montréal-Nord, et je reviens pour apporter ma contribution, confie-t-il. Je veux montrer aux jeunes que c’est possible de réussir et d’avoir une belle carrière.»

Il souligne également que la collaboration de tous les ordres de gouvernements est nécessaire pour enrayer la problématique.

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