Itinérance: plaidoyer pour un centre de jour à Montréal-Nord
L’organisme responsable de la nouvelle halte-chaleur de Montréal-Nord milite déjà pour que cette ressource devienne un centre de jour afin de venir en aide aux personnes itinérantes du secteur.
Le couple Daniel Pitre et Sylvie Foisy, fondateur de l’organisme l’Amour en action, entame des démarches pour tenter d’obtenir du financement. Ils souhaitent que la nouvelle ressource en itinérance, située au sous-sol de la Paroisse Saint-Rémi, soit ouverte jour comme nuit.
«Il fait froid la nuit, mais il fait froid aussi le jour, fait valoir M. Pitre. Avec la pandémie, les centres commerciaux endurent de moins en moins les itinérants. Ils se promènent toute la journée sans endroit où aller. Quand ils arrivent ici le soir, ils sont tellement fatigués.»
Convertir cette ressource en centre de jour demanderait du financement plus important afin d’embaucher plus de personnel.
Au-delà d’offrir un endroit où rester au chaud aux personnes dans la rue, un centre de jour pourrait avoir un impact à long terme chez certains itinérants, croit Sylvie Foisy.
«Ça leur donne une opportunité d’avoir un point d’attache. En développant des liens, les gens vont peut-être plus se confier, et peut-être demander de l’aide pour pouvoir s’en sortir.»
Un rêve réalisé
La halte-chaleur compte une quinzaine de lits. Lors de sa première semaine d’activité, elle a accueilli de 4 à 6 personnes par nuit. Certaines d’entre elles étaient autrefois installées dans le campement de fortune qui avait été érigé cet été sur la rue de Charleroi.
Les responsables s’attendent à ce que l’achalandage augmente avec l’arrivée de l’hiver.
Daniel Pitre et Sylvie Foisy expriment que c’est un rêve qui s’est réalisé lorsqu’ils ont appris qu’ils allaient pouvoir ouvrir cette ressource en itinérance financée par la Ville.
En 1988, alors qu’il avait 24 ans, M. Pitre s’est lui-même retrouvé à la rue. «J’ai fait appel à des services semblables à ceux que je donne aujourd’hui», raconte-t-il.
Une fois sortie de la précarité, Daniel Pitre a épousé Sylvie Foisy. En 30 ans de mariage, le couple a dédié une partie de sa vie, voire de sa maison, à ceux dans le besoin. «Depuis le début de notre relation, il y a toujours eu notre sous-sol, peu importe où on restait, qui a été aménagé pour recevoir les gens les plus démunis. C’est l’histoire de notre vie.»
L’organisme était déjà installé au sous-sol de la paroisse Saint-Rémi depuis 2018. Il y servait des repas aux plus démunis.
Fier d’être reconnu par les pouvoirs publics comme ressource en itinérance, l’Amour en action souhaite créer une ambiance chaleureuse pour ses usagers.
«On veut que ce soit le moins institutionnel possible, explique M. Pitre. On veut créer une atmosphère familiale. On veut qu’ils se sentent à la maison.»