Soins palliatifs : un appel à la générosité à l’Hôpital Marie-Clarac
La fondation de l’Hôpital Marie-Clarac fait appel à la générosité de la population dans une campagne de dons de Noël, alors que l’année 2020 a été particulièrement difficile pour le milieu philanthropique.
L’Hôpital Marie-Clarac se spécialise en soins palliatifs et en soins de réadaptation. Elle compte 36 lits pour patients en phase de fin de vie, plus que n’importe quel autre hôpital au Québec.
Pour la troisième année consécutive, sa fondation vend des «anges de réconfort». Au coût de 20$ chacun, ils décorent graduellement le majestueux sapin placé à l’entrée de l’hôpital.
Ces anges permettent de financer des séances de massothérapie de fin de vie pour les patients en soins palliatifs.
«C’est un petit moment de douceur, de réconfort. Ça leur fait du bien», explique la directrice de la fondation, Marie-Josée Chouinard.
La fondation souhaite atteindre un objectif de 300 anges à accrocher sur le sapin. L’an dernier, la campagne avait permis d’amasser 3000$.
Année difficile
Cette année, la générosité de la population revêt une importance particulière. La pandémie de COVID-19 empêche la fondation de tenir de lucratives activités de financement.
Son cocktail-bénéfice annuel permet normalement de récolter jusqu’à 200 000$. «On a beaucoup de donateurs qui le fixent à leur agenda. C’est notre plus importante activité de l’année.» Les mesures sanitaires ont forcé l’annulation de l’événement qui devait se tenir au mois d’avril.
Cette interdiction a eu un impact sur les finances de la fondation. Heureusement, celle-ci peut piger cette année dans un fonds préventif, ce qui permet de maintenir les services qu’elle finance à l’hôpital.
La fondation peut également compter sur une réponse plus généreuse à sa campagne de sollicitation postale. «Les gens comprennent qu’il y a une situation particulière qui rend ça difficile pour les fondations comme la nôtre, mais que le service demeure essentiel», explique Mme Chouinard.
Défis importants pour les fondations
La fondation de l’Hôpital Marie-Clarac est loin d’être seule dans cette situation. L’année 2020 a été un véritable casse-tête pour le milieu philanthropique québécois.
«Ça a changé drastiquement les moyens de récolter des fonds, soulève la membre du conseil d’administration de l’Association des professionnels en philanthropie du Québec, Anne-Catherine Rioux. On était habitué de se rassembler dans une salle en prenant un verre ou un repas, de vivre une expérience de réseautage en présentiel».
Elle explique que les activités de rassemblement sont une source de financement importante en raison des donateurs importants qu’elles attirent.
«L’aspect réseautage de ces événements-là est un élément essentiel. Souvent, on va chercher une clientèle d’affaires et c’est une occasion pour elle d’élargir son réseau de contacts et d’avoir une certaine visibilité.»
Pour cette clientèle, cet intérêt ne se transpose pas de façon virtuelle, observe Mme Rioux. «Il faut en faire plus pour avoir un résultat similaire. Je dois faire 3 ou 4 événements virtuels pour arriver à un objectif qui ressemble aux activités en personne.»
Les fondations ont dû redoubler d’ingéniosité pour solliciter des dons cette année. Par exemple, plusieurs offrent de boîtes-repas livrées à la maison dont une partie des profits est remise à la fondation.