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Confinement: la crainte du décrochage est réelle à Montréal-Nord

réussite scolaire
Photo: Métro

À l’approche d’un deuxième confinement, des acteurs politiques de Montréal-Nord s’inquiètent de voir augmenter le décrochage scolaire et demandent que davantage de ressources soient mises en place pour aider les élèves du quartier.

La députée libérale de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, estime que les mesures sanitaires, dont l’enseignement à distance, pèsent lourd sur la motivation des jeunes. Selon le site «Covid écoles Québec», plus de 1700 écoles ont vu des classes basculer au moins une fois en enseignement à distance en raison d’éclosions de COVID-19.

Mme Robitaille s’inquiète particulièrement pour sa circonscription qu’elle craint de voir «perdre ses acquis» en matière de persévérance scolaire.

«Il y a [eu] beaucoup de gains durant les dernières années. Le taux de diplomation a beaucoup augmenté à Montréal-Nord. Mais là, j’ai peur qu’on perde ce qu’on a construit durant les dernières années. Ça m’inquiète beaucoup.»

À titre d’exemple, l’école Calixa-Lavallée a vu son taux de décrochage scolaire passer d’environ 60% en 2006 à 26%.

Selon Mme Robitaille, les familles défavorisées «sont beaucoup affectées» par ce qui se passe, ce qui lui fait conclure que les dommages collatéraux en matière de décrochage seront plus graves dans sa circonscription.

Le Parti libéral du Québec demande que davantage de services de tutorat soient mis à la disposition des élèves et que l’État les rembourse en partie ou en totalité, en fonction de la situation économique des familles.

Organismes «sous pression»

L’organisme Un itinéraire pour tous offre des services d’aide aux devoirs aux jeunes du secondaire dans le secteur nord-est. Il observe une tendance préoccupante depuis quelques mois.

«On a des parents aussi qui viennent nous voir pour nous demander de l’aide parce qu’ils sont débordés et constatent que leur jeune prend un autre chemin que l’école», explique le directeur, Ousseynou Ndiaye.

Un itinéraire pour tous a dû réduire la capacité des salles où il peut offrir de l’aide aux devoirs. En contrepartie, il a développé un accompagnement à distance via une plateforme virtuelle pour les élèves, en plus d’obtenir l’autorisation d’utiliser des salles de bibliothèque.

«La pression est là vu la grandeur de l’ouvrage et le peu de services qui sont offerts parce que peu d’organismes sont pleinement opérationnels», exprime M. Ndiaye.

Une fracture numérique pas colmatée

Depuis le printemps 2020, le gouvernement et des organismes ont prêté ou offert du matériel informatique afin répondre au problème de la fracture numérique dans les milieux défavorisés.

Au Centre de services scolaires de la Pointe-de-l’Île, 9400 ordinateurs portables ou tablettes ont été prêtés.

Toutes les familles qui ont fait la demande pour un équipement informatique en ont reçu un, a affirmé la directrice des communications du CSSPI, Valérie Biron. Nous n’avons pas un nombre limité, nous fournissons selon le besoin.

Malgré cela, l’accès à cet équipement et à une connexion Internet est un problème qui continue d’affecter les jeunes du quartier, souligne M. Ndiaye.

«Les gens pensent qu’un ordinateur dans une maison ça suffit, mais tout dépend de la taille du ménage. C’est un secteur avec des familles considérablement nombreuses, avec 4 ou 5 enfants souvent. C’est un problème dès que deux jeunes doivent se connecter à la même heure.

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