Le rappeur Raccoon laisse sa marque
C’est un «départ canon» pour le rappeur Raccoon aux qualifications de La fin des faibles. Cette première compétition de rap francophone diffusée à la télé québécoise offre une nouvelle vitrine pour cet artiste originaire de l’est de Montréal.
«C’est une grande victoire pour la culture que le rap passe à la télé sur heure de grande écoute. (…) Ça réveille les gens qui dorment», lance Shamyr Daléus-Louis, alias Raccoon.
Brisant la glace dans ce que l’animateur Pierre-Yves Lord a qualifié de «départ canon», Raccoon a reçu les félicitations du jury pour son rap sur texte et sa prestation a capela, dans laquelle il évoque «sa façon d’assumer (s)on choix de vie» en tant que rappeur.
Le jeune homme de 24 ans a d’ailleurs semblé en contrôle tout au long de sa prestation, lui permettant de se tailler une place pour la finale du concours à la fin mars. «C’était comme être dans mon salon. Dans le milieu du rap, on se connaît tous. C’est une compétition super saine», ajoute-t-il.
Développer sa plume dans l’Est
M. Daléus-Louis a grandi entre Montréal-Nord, Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies, des quartiers qui ont d’ailleurs influencé sa musique. «De représenter d’où on vient fait partie du bagage d’un rappeur», explique-t-il.
Initié en bas âge par sa famille «mélomane» à l’écoute de musique passant «du kompa, au reggae, au hip-hop et au rap américain», son amour des mots lui a été transmis par sa mère, une «grande littéraire».
À l’adolescence, il commence le rap, ce qui lui a permis «de dealer avec (s)es problèmes, et de trouver un peu d’estime» durant des périodes difficiles de sa vie, raconte-t-il.
Connu grâce à ses performances aux WordUP! Battles, il a développé au fil des années un style «très personnel» et «introspectif», qui se retrouve notamment dans ses albums Mettre les gants, tuer le Croc-mitaine et Gentil pour un noir. Ce dernier album «de revendication» au titre «ironique» lui a d’ailleurs valu d’être nommé Révélation Radio-Canada 2020-2021 en rap.
Plus récemment, il a lancé le titre Victime, une chanson inspirée entre autres d’une agression vécue à domicile. «Je parle de comment ça a affecté ma perception de la violence, de la rue et de ce que la criminalité représente».
Vivre du rap
Résidant depuis peu à Verdun, M. Daléus-Louis est intervenant à temps plein à la Maison des Jeunes de LaSalle.
Son rêve? Pouvoir «vivre de sa musique». D’ici là, il a d’autres projets dans les cartons qu’il ne peut dévoiler «pour le moment».
«Je n’arrête jamais de travailler», lance-t-il.
La finale de La fin des faibles sera diffusée sur les ondes de Télé-Québec, les 22 et 24 mars.