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Une matinée de mobilisation citoyenne avec Paroles d’ExcluEs

Les quatre chargés de mobilisation en cercle sur un trottoir.
Nomez Najac explique le déroulement de la tournée aux trois autres chargées de mobilisation. Photo: Anouk Lebel/Métro

Créé il y a un peu plus de 15 ans, Paroles d’ExcluEs mise sur la mobilisation citoyenne pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale à Montréal-Nord. Mais comment, concrètement, mobilise-t-on les citoyens? Métro a suivi les quatre chargés de mobilisation de l’organisme pendant une matinée pour le découvrir.

Point de départ: le local de l’îlot Pelletier, où plusieurs citoyens discutent à une table. Les quatre chargés de mobilisation coordonnent leur sortie sur la rue De Charleroi, à quelques minutes de marche.

«Le but, c’est d’aller à la rencontre des gens qui ne sont pas dans notre réseau», explique Nomez Najac.

Déambuler dans les rues du quartier fait partie de sa routine, que ce soit autour de l’îlot Pelletier ou du point de service sur l’avenue Lapierre, dans le Nord-Est.

Doyen des chargés de mobilisation, il travaille au sein de l’organisme depuis sept ans.

À la rencontre des gens

Convaincre les gens de venir au local pour des activités n’est pas toujours facile.

Si, au Pino Café+Bistro, on accepte chaleureusement les dépliants, un résident d’une coopérative d’habitation un peu plus loin intime le groupe de sortir.

Mais à une vente de garage dans la cour d’un immeuble, un couple se montre réceptif.

«Ils ne nous connaissaient pas et le mari semble intéressé à venir. Il a fait signe à sa femme», rapporte MarieSoleil Garzon, chargée de mobilisation depuis deux ans.

Dans un parc non loin de là, Nomez Najac demande à une dame assise seule sur un banc s’il peut lui parler.

Il l’informe de l’existence du local et de la date du prochain dîner Saveurs du monde, où chaque mois, une culture différente est à l’honneur.

À un moment de la conversation, elle a les larmes aux yeux. Elle vient de perdre sa fille, grâce à qui elle est venue au Canada et avec qui elle cohabitait.

«Elle vient de perdre sa personne-ressource qui connaît le pays, avec qui l’intégration aurait été plus facile. Je vais la rappeler, l’informer des ressources disponibles en fonction de ses besoins», souligne Nomez Najac.

Famille d’adoption

Si une seule des personnes rencontrées vient au local, ce serait une réussite pour l’organisme.

Au fil du temps, certaines y ont trouvé une véritable famille d’adoption.

«Je suis seule chez moi, alors quand je viens ici ça me fait du bien. Je rencontre des gens, je parle», confie Manon Fleurant, une ex-résidente de l’îlot Pelletier.

Peu à peu, elle a commencé à s’impliquer, par exemple en distribuant des repas pendant la pandémie.

«Je me suis fait des amis. On est devenus comme une famille. Mme Germaine, Mme Thérèse, elles m’appellent quand elles ont des problèmes. Si je suis capable de les aider, je le fais, sinon, je peux les référer à quelqu’un d’autre.»

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