Montréal-Nord devra abattre des arbres qui menacent le pipeline Trans-Nord
L’Arrondissement de Montréal-Nord déboursera près de 35 000$ d’ici le printemps afin d’abattre des arbres sur une portion d’un terrain où se trouvent des conduites du pipeline Trans-Nord, après avoir été rappelé à l’ordre par l’entreprise.
L’autorisation de paiement approuvée par les élus est conforme à une entente signée il y a quelques années entre Pipelines Trans-Northern inc. (PTNI) et l’Arrondissement, en vertu de laquelle ce dernier s’est engagé à abattre les arbres menaçant la sécurité de la canalisation souterraine.
Or, à la lecture des documents officiels du dernier conseil d’arrondissement, force est de constater que ces travaux d’entretien n’ont pas encore été réalisés. En date du conseil d’arrondissement du 27 juin, PTNI avait envoyé deux avis à l’Arrondissement quant aux «risques majeurs de bris des conduites par les racines ou par un déracinement accidentel causé par le vent».
Interrogé à ce sujet, l’Arrondissement soutient que «la situation n’était pas urgente puisque le gestionnaire de la servitude et PTNI n’avaient pas déposé un avis pour travaux d’urgence».
Il précise également que «compte tenu de la nature des travaux, il était requis d’attendre la fin de la période scolaire, car plusieurs arbres surplombent la cour d’école».
La société pipelinière assure que ces travaux seront effectués une fois qu’elle aura obtenu les permis et autorisations nécessaires et examiné les conditions environnementales.
L’oléoduc Trans-Nord traverse le territoire du Québec pour l’acheminement de produits pétroliers raffinés vers un terminal d’approvisionnement de carburant aéroportuaire.
En 2018, l’Arrondissement de Montréal-Nord avait formulé huit recommandations dans le cadre de l’évaluation environnementale effectuée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), en lien avec le processus d’adoption du projet.
Ces recommandations reposaient sur des considérations spécifiques à l’arrondissement de Montréal-Nord, notamment au niveau des conséquences environnementales de la présence du pipeline Trans-Nord sur le territoire et de l’impact du tracé de l’oléoduc pour la sécurité publique. Des considérations économiques ont également été soulevées relativement aux coûts très élevés reliés aux opérations d’urgence, au nettoyage et au versement de compensation dans l’éventualité d’un déversement de produits pétroliers.
Quelques mois plus tard, Équiterre faisait paraître un rapport dressant à 79 le nombre d’incidents associés à l’oléoduc Trans-Nord survenus au Québec et en Ontario entre janvier 2004 et décembre 2017; 75% de ces incidents concernaient la canalisation de l’oléoduc.