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Montréal-Nord s'adapte aux aînées

Bousquet-Richard Simon - TC Media
La vie des personnes âgées n’est peut-être pas rose à Montréal-Nord, mais les aînés estiment que le portrait n’est pas aussi sombre que le dépeint la recherche menée par Paula Negron de l’Université de Montréal qui conclut que l’arrondissement n’est pas adéquat pour eux.

« Montréal-Nord est loin d’être le meilleur arrondissement, mais il est aussi loin d’être le pire. Il y a eu une grande amélioration. Il faut dire qu’on partait de loin », affirme Ronald St-Jean, ancien président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées (AQDR) de Montréal-Nord qui représente 629 membres.

Améliorations notoires

Les représentants des organismes de défense des aînés estiment que la situation s’améliore depuis l’élection de Gilles Deguire. Le maire de Montréal-Nord a d’ailleurs pris les personnes âgées sous son aile. Il se fait un point d’honneur d’assister aux déjeuners mensuels de l’AQDR et de rencontrer les clubs d’âge d’or du quartier.

« Il y a eu des changements considérables. En ayant le maire de notre côté, nous pouvons facilement l’aborder. Il faut tout de même lui donner du temps, car il ne peut pas régler des problèmes qui perdurent depuis une trentaine d’années en seulement quatre ans », affirme Marlène Biller-Fernando de la Table de concertation des aînés de Montréal-Nord qui regroupe une vingtaine d’organismes.

Les représentants des aînés estiment d’ailleurs que le sentiment de sécurité des personnes âgées s’est amélioré, notamment en raison d’initiatives de l’arrondissement.

Cet engagement s’est traduit en vote lors des dernières élections où M. Deguire a gagné près de 25 points de pourcentages d’appui. Les personnes âgées sont d’ailleurs conscientes de leur poids électoral et mises dessus pour se faire entendre.

Ils déplorent toutefois des retards dans la réalisation des engagements des élus.

De son côté, le maire Deguire affirme que ces délais ont été occasionnés par la rupture de contrat par l’entreprise Dessau qui devait réaliser les travaux. Il assure toutefois que les projets iront rapidement de l’avant en prenant en compte les commentaires recueillis lors des consultations publiques.

Sécurité routière

Plusieurs préoccupations des aînés concernent le transport puisqu’il a un impact sur l’accès aux soins de santé, sur la sécurité alimentaire et sur la participation sociale. Les représentants des personnes âgées soulignent que l’arrondissement a plusieurs lacunes dans ce domaine, notamment au chapitre de la sécurité aux intersections.

Ils souhaiteraient que la durée des feux de circulation piétonniers soit allongée sur les principaux boulevards. Cette mesure assurerait la sécurité des aînés, mais aussi des autres citoyens, souligne M. St-Jean de l’AQDR, qui cite en exemple une mère qui traverse avec sa marmaille.

En plus du manque de temps, M. St-Jean explique que la présence des nombreux chantiers et les changements de signalisation déstabilisent les personnes âgées, rendant les traverses encore plus périlleuses.

« Il y a des voitures qui passent à gauche, à droite, et on ne sait plus où il faut passer. Les gens surveillent, mais le temps qu’ils prennent pour comprendre, ils n’ont pas le temps de traverser », M. St-Jean qui conseille aux citoyens de redoubler de précaution d’ici la fin des travaux.

Conscient du problème, le maire Deguire fait remarquer que cette responsabilité est de la juridiction de la Ville centre.

« On ne peut pas changer un seul coin de rue sans tenir compte des autres intersections. Il faut étudier les possibilités et cela demande du temps. La Ville centre est en train de faire ce processus », affirme-t-il.

Le maire souligne que des murets de béton ont été construits sur les terre-pleins des gros boulevards afin de permettre aux gens de traverser en deux temps sans craindre pour leur sécurité.

Bien être dans les déplacements

Bien que dans l’ensemble, les représentants des aînées estiment que Montréal-Nord est un milieu de vie agréable, plusieurs améliorations pourraient encore être apportées, selon Françoise Parc. La présidente de l’AQDR souhaite notamment que des panneaux routiers lumineux dont les lettres seraient plus grandes soient installés.

Elle aimerait aussi que la Ville aménage davantage de bancs entre les intersections.

« Les personnes âgées ont parfois besoin de s’asseoir entre les arrêts d’autobus. Il y a même des arrêts qui n’ont pas de bancs. Ce n’est pas drôle d’attendre l’autobus debout », affirme-t-elle.

De son côté, le maire Deguire assure qu’une attention particulière a été portée à ce problème lors de la reconfiguration du boulevard Pie-IX et que des bancs ont été installés le long du boulevard Gouin.

Les aînés à Montréal-Nord

16 100 nombres de personnes âgés de 65 ans et plus

19 % de la population sont âgés de 65 ans et plus (15 % à Montréal)

40,8 ans sont l’âge médian de la population (38,6 ans pour Montréal)

61 % des aînées sont des femmes

38 % des aînés vivent seuls (10,9 % de moins qu’en 2006)

À lire également : Aînés : difficile se déplacer dans l’Est

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