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Incursion dans l'univers du vaudou

Desjardins Josianne - TC Media

Lorsqu’on parle de vaudou, on a souvent tendance à s’imaginer des poupées de chiffon que l’on pique à l’aide d’aiguilles pour jeter de mauvais sorts. Il n’en est rien de cela, selon la prêtresse Rolande Montreuil, propriétaire du Centre Ofébaliudjo Botanica à Montréal-Nord.

Une fois entrée dans la boutique de la rue Monselet, l’odeur d’encens ne passe pas inaperçue. On y retrouve une quantité impressionnante de produits pour les adeptes du vaudou, allant de statues de différents saints catholiques à des mouchoirs de couleurs pour faire « apparaitre les esprits ».

Au sous-sol, deux salles de culte, ornées de statues et de multiples objets mystiques, accueillent les clients qui veulent s’adonner aux rites petro (esprits forts) et rada (esprits doux). C’est dans l’une de celles-ci qu’elle reçoit aussi ses clients pour des consultations individuelles. Une salle de cérémonie a également été aménagée pour célébrer l’anniversaire d’un esprit ou une occasion spéciale, animés par Mme Montreuil qui chante et… entre en transe.

Près des trois quarts des Montréalais d’origine haïtienne pratiquent le vaudou (environ 97 500 membres de la communauté), selon la Confédération des Haïtiens vodouisants du Canada. Désensorcellement, purification de l’esprit et vénération des saints font partie intégrante de cette culture qui emprunte plusieurs éléments au christianisme.

Contrairement à la croyance populaire, Mme Montreuil insiste sur l’idée qu’il ne faut pas confondre sorcellerie et vaudou, surtout lorsqu’il est question du stéréotype des «poupées de chiffon et des aiguilles».

« On utilise des poupées pour guérir, pas pour jeter de mauvais sorts. Et les esprits ne sont pas là pour faire du mal, ils sont bénéfiques », considère-t-elle.

Âgée de 57 ans, Mme Montreuil a commencé à pratiquer le vaudou à l’âge de 10 ans. «On devient prêtresse de mère en fille. Mais ce n’est pas tout le monde qui le devient. Nous sommes huit enfants dans la famille, et il y a seulement moi et ma sœur qui le sommes », affirme-t-elle.

La petite histoire du vaudou

Le vaudou est originaire de l’Afrique de l’Ouest. À partir du 17e siècle, les esclaves noirs ont répandu le culte vaudou aux Caraïbes et en Amérique. On le retrouve d’ailleurs sous différentes formes à Cuba, en Haïti, au Brésil ou encore aux États-Unis, notamment en Louisiane. Le culte vaudou compte environ 50 millions de pratiquants dans le monde.

Glossaire du vaudou

– Guédé: ils sont les esprits des morts. En novembre, plusieurs cérémonies sont consacrées aux guédés.

-Loas: ce sont les esprits (loas) qui doivent répondre aux « ordres » du Grand Maître. Au total, il y aurait 401 esprits et chacun représente un aspect de la vie ( la paix, la tranquillité, l’amour, la féminité etc.)

-Magie: elle fait partie, à divers degrés, de la culture vaudou.

-Rasin: la musique rasin (ou racine) est la musique des cérémonies vaudou. Elle se joue avec des tambours et une chorale.

-Vèvè: dessin incantatoire du vaudou. Lors d’une cérémonie en l’honneur de tel ou tel esprit, le prêtre trace sur le sol le«vèvè» correspondant avec de la farine de maïs.

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