Ils réaniment un enfant de quatre ans: deux sauveteurs héroïques
La Fête nationale aurait pu prendre une tournure tragique, à Montréal-Nord, n’eût été de l’intervention rapide de deux sauveteurs embauchés par l’arrondissement, qui ont réanimé un jeune garçon de quatre ans, heurté violemment par une balançoire. Près de deux mois plus tard, les jeunes lèvent enfin le voile sur leur geste héroïque.
Alis-Bettina Maer, 21 ans, et Daniel Santos Vieira, 18 ans, qui travaillent habituellement près des piscines, faisaient partie des sauveteurs envoyés au parc Aimé-Léonard, pour la journée familiale du 24 juin.
En milieu d’après-midi, ils aperçoivent un attroupement de gens qui commence à se former autour des balançoires.
Quand les deux jeunes sauveteurs voient les policiers commencer à repousser tout le monde, ils comprennent que c’est du sérieux.
«Il ne respire pas»
«Je vais toujours me rappeler de ce que j’ai vu. Le petit gars [Dominic] était couché par terre, sur les dos, les yeux ouverts et il ne bougeait plus. Son visage était blanc», se remémore M. Santos Vieira.
«Sa mère lui flattait la tête en lui disant: « Tu m’entends, mon petit cœur? » Je me suis penché au-dessus de lui et j’ai dit: « Alis, il ne respire pas ».»
Le petit venait de recevoir la balançoire en pleine poitrine.
Sans poser de question, Alis-Bettina Maer s’est mise à courir à toute vitesse vers le chalet du parc, complètement à l’opposé, pour aller chercher le défibrillateur automatisé.
Pendant ce temps, l’autre sauveteur a débuté les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire (RCR).
«Il faut faire 30 compressions et deux insufflations. Au milieu du deuxième cycle, le petit a recommencé à respirer», raconte M. Santos Vieira.
Les ambulanciers sont arrivés quelques minutes plus tard et la mère du bambin s’est lancée dans les bras des deux héros pour les remercier.
Sara Bourcier-Dupuis et Frédéric Siino, deux autres jeunes sauveteurs de l’arrondissement intervenus entretemps, se sont assurés de ne pas laisser les gens approcher pour permettre aux secours de travailler.
«C’était vraiment tout un travail d’équipe», se souvient Mme Maer, qui travaille depuis six étés de suite comme sauveteuse à l’arrondissement. M. Santos Vieira en est à sa troisième année.
Quelques heures après l’incident, la mère du petit a appelé les deux héros pour leur dire que Dominic allait mieux.
Le lendemain, l’un des sauveteurs a appelé la mère, qui a confirmé que l’enfant de quatre ans n’avait subi aucune fracture.
TC Media a tenté d’entrer en contact avec la famille du petit, sans succès.
Humbles, les sauveteurs n’ont pas cherché à médiatiser leur geste. C’est l’arrondissement qui en a fait part à TC Media, un mois et demi plus tard.
«Jamais préparés»
Les sauveteurs sont bien évidemment formés pour intervenir au besoin, mais ne souhaitent pas nécessairement avoir à le faire.
«On ne souhaite pas se rendre au cas réel (…) Tu as beau te pratiquer 1000 heures sur un mannequin, mais tu ne sais jamais comment tu vas réagir dans la réalité. Il n’y a aucune formation pour te préparer à ça», dit M. Santos Vieira.
Les deux sauveteurs, qui sont aussi des moniteurs, doivent se soumettre à une requalification tous les deux ans pour que leur certification soit reconnue, ce qui leur donne aussi l’occasion de se mettre à jour concernant les nouvelles pratiques à adopter.