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Recours judiciaire envisagé contre Senneville

Alison Hackney compte entamer des procédures judiciaires si Senneville ne revient pas sur sa décision d’octroyer le feu vert au développement résidentiel de la Forêt Lester B. Pearson.
Alison Hackney compte entamer des procédures judiciaires si Senneville ne revient pas sur sa décision d’octroyer le feu vert au développement résidentiel de la Forêt Lester B. Pearson. Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

Une résidente de Senneville a décidé de protéger un boisé où se trouve un secteur humide. Alison Hackney a mis en demeure la municipalité pour empêcher un projet domiciliaire d’y être construit, faute de quoi, elle engagera des procédures judiciaires.

D’une superficie d’environ 3,5 ha, soit l’équivalent de plus de six terrains de football, le secteur dit du triangle, aussi appelé Forêt Lester B. Pearson, est situé en bordure du boulevard des Anciens Combattants, juste au nord de l’école secondaire Saint-Georges.

Un peu plus de 10% de sa superficie est formée par un milieu humide qui n’est relié à aucun cours d’eau. Le milieu humide a une courte période d’hydropériodicité, c’est-à-dire que les laps de temps où l’eau forme des accumulations au sol sont de courte durée.

Zoné pour un maximum de 12 maisons unifamiliales, le terrain est la propriété du promoteur immobilier Jacques Belisle.

Le conseil a donné le feu vert pour la construction de sept maisons. Selon la réglementation municipale, le milieu humide et sa bande de protection de 15m doivent être préservés, tout comme 80 % des arbres ayant une tige de 10 cm et plus.

Mme Hackney s’inquiète puisque, comme les lots prévus se trouvent au milieu du terrain, la surveillance des chantiers sera plus difficile. «Comment le ministère de l’Environnement, s’il veut sérieusement protéger les milieux humides, peut accepter ça», se demande-t-elle.

Étude

En 2013, l’administration locale a commandé à la firme Biofilia une étude écologique de l’éco-territoire de la forêt de Senneville, comprenant plusieurs secteurs forestiers, dont la Forêt Lester B. Pearson.

Selon le rapport, celle-ci offre aux animaux, particulièrement la faune aviaire, un lieu d’une valeur écologique pouvant être qualifiée de modérée à élevée, en plus d’avoir un lien avec la Forêt McGill adjacente.

«Ce ne sont pas juste les résidents de Senneville qui en profitent. C’est un îlot de fraîcheur, souligne Mme Hackney. Ce sont des arbres, un milieu humide avec tous les services écologiques que ça procure, dont une aire migratoire pour les oiseaux. De plus en plus entourés de béton et d’asphalte, ces îlots de fraîcheur nous gardent en vie.»

Développement

Propriétaire du terrain depuis 2012, M. Bélisle souhaitait initialement construire 224 condos répartis dans quatre bâtiments isolés. Après avoir consulté la population en 2017, le promoteur avait modifié ses plans, proposant l’aménagement de deux bâtiments jumelés contenant un total de 126 condos.

Les résidents s’étaient toutefois opposés au projet et au changement de zonage. L’administration de la mairesse Jane Guest, à l’époque, avait jugé qu’il était inutile d’aller de l’avant avec la tenue d’un registre après avoir reçu 94 demandes dans ce sens.

Faisant valoir que le dossier est entre les mains des avocats de la municipalité, l’actuelle mairesse de Senneville, Julie Brisebois, n’a pas souhaité commenter l’affaire.

921

Avec 921 résidents, Senneville forme la deuxième plus petite municipalité de l’agglomération de Montréal en termes de population. Comptant seulement cinq résidents, L’Île-Dorval est la plus petite.

Appui

Alison Hackney est appuyée dans ses démarches par le Fonds d’héritage pour l’environnement, un organisme dont le but est de financer des actions en justice pour défendre l’environnement au Canada.

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