Timothy Thomas, le maire antiquaire de Pointe-Claire
Lors des élections municipales de novembre 2021, une différence de 61 votes des résidents de Pointe-Claire a fait pencher la balance en faveur de Timothy Thomas. Cette fois l’antiquaire de l’avenue Cartier a obtenu les clés de l’hôtel de ville, après une quatrième place aux municipales de 2017 et le rejet de la demande de recomptage du maire sortant.
Ce que Tim Thomas désire changer à Pointe-Claire
«Rien», répond simplement le nouvel arrivé. Cet instinct de conservation détonne dans le paysage de l’ouest de l’île, bouleversé par la densification de la population montréalaise et l’arrivée prochaine du REM. Comme il l’a fait pendant 20 ans avec la restauration de meubles, Tim Thomas veut cultiver le potentiel existant de la ville.
Freiner le développement immobilier au bénéfice des résidents actuels et revenir à la cité-jardin qu’a toujours été Pointe-Claire, voilà ce qu’a promis l’ancien professeur adjoint de McGill et Concordia lors de cette campagne. Timothy Thomas assure que Pointe-Claire est en avance sur les objectifs de densification stipulés par le conseil d’agglomération de Montréal. «Au cours des dernières années, on a construit démesurément ici, plus que dans toutes les municipalités environnantes. On n’a aucune obligation de continuer de construire», affirme le maire, jadis conseiller senior en politiques publiques de Jean Chrétien.
Avant l’âge de 40 ans, il avait signé des nombreux articles de revues scientifiques et deux livres sur la politique municipale. Puis il a acheté un terrain avec une grange dans le village de Pointe-Claire et il a quitté la vie académique et politique. «J’avais couché toutes mes meilleures idées sur papier, je voulais faire autre chose», explique le natif de Montréal-Ouest. Pourquoi revenir à la politique maintenant? «Parce que c’est la fin logique de ma carrière. Avant de partir à la retraite, je veux faire quelque chose de significatif pour cette ville», affirme le gestionnaire de 62 ans.
Qui est Tim Thomas?
Un coureur de marathons au repos, gérant de groupes de rock jusqu’à la pandémie et fan de Henri-David Thoreau. Thomas lui-même se décrit comme un libertaire gauchiste, « de tout pour tout le monde, mais avec le moins de bureaucratie possible », esquisse le docteur en sciences politiques. Pendant son mandat, il souhaite collaborer de façon serrée avec les groupes communautaires en leur accordant « des gains politiques», selon sa formulation. Avec les Dodging Stones, groupe de covers de la formation de Mick Jagger dont il organisait les spectacles, il a levé 180 000$ en concerts-bénéfices pour des organismes de l’ouest de l’île. Pas étonnant qu’il voie d’un mauvais œil la disparition des salles dans l’ouest comme le Pioneer, aujourd’hui remplacé par des condos.
Sa règle d’or comme expert en politique municipale
Penser globalement et agir localement. Reprendre chaque centimètre carré d’espace vert en ville et adopter des politiques qui favorisent l’environnement. Planter des arbres sur les terrains de la ville, modifier le schéma de collecte de résidus ou les zonages, sont autant de cordes à l’arc des municipalités pour s’attaquer aux questions environnementales. « Les décisions prises au niveau municipal ont autant sinon plus d’impact que les politiques provinciales ou fédérales », souligne l’ancien entraîneur de soccer et de hockey.
Son cheval de bataille
La Forêt de Fairview. Le nombre de boisés dans le West Island décline vertigineusement. Cette forêt est sise sur des terrains à proximité de la future station de REM qui sont convoités pour de nouveaux développements. Alors que le prédécesseur de M. Thomas voulait faire de Pointe-Claire le centre-ville du West Island, le nouveau maire prône la cité-jardin. «Le grand rêve, c’est de négocier avec les différents paliers de gouvernement pour faire de la forêt un espace naturel protégé. C’est possible, l’environnement a le vent dans les voiles», soutient-il.