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Divina Dali au Grand Quai : Salvador, de l’enfer au paradis

L’organisateur Félix Bélanger devant la peinture Église et empire, dans la salle du Paradis. Photo: Métro Média – Lila Maitre

On ne sait plus si l’on est devant une exposition d’art visuel ou une pièce de théâtre. Car Divina Dali, présentée au Grand Quai du Port de Montréal jusqu’au 21 octobre ne lésine pas sur la mise en scène. Lumières colorées et ambiance sonore composée par Yan Veillette accompagnent la centaine d’illustrations de Salvador Dali, inspirées de La Divine Comédie de Dante.

Il y a 700 ans, un poème mythique faisait son apparition. Divisée en trois parties, La Divine Comédie de l’italien Dante Alighieri racontait un voyage à travers l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. En 1963, le tout aussi mythique Salvador Dali illustrait La Divine Comédie, poème qui a marqué l’époque médiévale.

À l’instar de l’épopée poétique, le spectateur est invité à traverser les trois salles de cette exposition immersive, une pour chaque partie du texte de La Divine Comédie.

D’abord l’Enfer, une salle éclairée d’une lumière rouge avec une musique qui ferait frémir un film d’angoisse. Dali de son côté n’hésite pas à explorer les scènes et les plus inquiétantes. Des personnages cloués et en souffrance, des créatures sous toutes leurs formes, en Enfer on s’y croirait presque. « Quand on traverse l’Enfer, c’est pour Dante comme pour Dali, les humains qui les ont déçus et dont il faut s’éloigner. », explique l’initiateur de l’exposition, historien de l’art et membre de la production La Girafe en feu, Félix Bélanger. Car la force de Dali, c’est d’arriver à nous transporter dans son univers à travers des aquarelles pas plus grandes qu’une feuille de papier.

L’Enfer – Photo: Métro Média – Lila Maitre

Ensuite le Purgatoire, là où les âmes expient leurs péchés. Une grande salle recouverte de rideaux foncés. Ici, c’est la partie plus humaniste du poème. « Toute cette aventure-là est très humaine. Dante a choisi cette image du purgatoire pour nous amener à réfléchir sur nos choix, soit des plaisirs éphémères, soit des plaisirs réels dans la relation, dans le savoir, la connaissance », ajoute Félix Bélanger. Cette salle a la particularité d’exposer un inédit, un décor peint par Dali pour le film Spellbound d’Alfred Hitchcock. On voit un nuage, un simple nuage, mais qui pourtant nous amène dans un monde de rêverie, parfait pour ce film autour de la théorie de Freud.

Enfin, après ces deux salles remplies d’épreuves physiques et mentales nous voilà à l’aboutissement de ce voyage : le Paradis. Ici, Dante retrouve son amour de jeunesse Béatrice, qui prend la forme de guide du paradis. Dans cette salle, les œuvres de Dali sont plus apaisées, on retrouve des personnages, des anges, et bien sûr Dante et Béatrice.

Redécouvrir Salvador Dali

Dali est un peintre si emblématique qu’il est presque impossible de ne pas le connaître. Que cela soit avec le célèbre tableau La persistance de la mémoire, avec des montres coulantes, ou pour son incroyable moustache, l’artiste surréaliste a su marquer les esprits.

Dans cette exposition, on se surprend à découvrir un style peu connu du peintre. Les aquarelles épurées et plus floues s’opposent au style très détaillé des tableaux de Dali. Certaines sont tellement esquissées qu’elles prennent l’aspect d’un rêve. Et c’est là que le génie du peintre espagnol prend forme, par le renouvellement continu d’imageries qui jamais ne se répètent.

Les paresseux – Photo: Métro Média – Lila Maitre

Le choix de l’apport d’éclairages et de musiques aux illustrations de Dali est, pour les organisateurs, un clin d’œil au personnage théâtral qu’était le peintre. Dans son aspect, son caractère et ses habitudes, Salvador Dali jouait avec l’extravagance. « Il s’est mis en scène, c’était un homme spectacle. », confirme Félix Bélanger, qui évoque le désir d’immortalité du peintre.

Cette exposition finie par nous transformer, nous aussi, en personnage de théâtre. Car de simples spectateurs, nous devenons des voyageurs du ciel et du temps.

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