Intersection dangereuse: une brigadière au milieu du «chaos»
Les parents, dont les enfants fréquentent les écoles Guy-Drummond, Stanislas et Lajoie à Outremont ont finalement obtenu ce qu’ils désiraient depuis longtemps: un brigadier scolaire monte désormais la garde matin, midi et soir à l’intersection des avenues Van Horne et Stuart, où la circulation est particulièrement dense aux heures de pointe.
«Je préférerais être sur une rue plus calme, c’est tellement dangereux ici, mais au moins je me sens réellement utile. Les parents sont très heureux de me voir ici, souligne Chantal Legault qui a d’abord été brigadière à Ville de Mont-Royal. Le vendredi, c’est la pire journée, les gens sont fatigués, ils veulent faire vite, alors ils traversent sur la rouge.»
TC Media a constaté jeudi midi que les automobilistes, les cyclistes et les piétons cohabitent difficilement à cette intersection, située à deux pas du métro Outremont et de plusieurs commerces.
En moins d’une heure, la nouvelle brigadière a dû se placer devant un véhicule qui s’apprêtait à traverser sur la lumière rouge et tenter d’avertir deux autres chauffeurs alors qu’ils commettaient cette infraction.
Les klaxons ont retenti lorsqu’un cycliste roulant sur Van Horne a aussi passé sur la lumière rouge, ce qui a forcé un véhicule qui traversait l’avenue Stuart à changer abruptement sa trajectoire.
Mme Legault a dû avertir les plus jeunes comme les plus vieux, les piétons et les automobilistes, quelques dizaines de fois pour qu’ils respectent le Code de la sécurité routière.
En poste à Outremont depuis deux semaines, Mme Legault a déjà été témoin d’un accident impliquant un jeune cycliste.
Des parents toujours inquiets
Émily Moody, mère de deux enfants qui fréquentent l’école Guy-Drummond a fait parvenir une lettre à la conseillère d’arrondissement, Céline Forget, il y a deux ans pour signaler la situation. «Des centaines d’élèves traversent ici le matin. Il n’est pas rare de voir des parents se fâcher contre des automobilistes. Il y a souvent des altercations sur le coin de la rue le matin», raconte-t-elle.
La conseillère Céline Forget explique que le sujet a été mis à l’ordre du jour du comité circulation et stationnement d’Outremont en août 2013, à la suite d’une demande de la part d’une citoyenne. «Dès lors, le commandant de l’époque avait commencé à faire des démarches pour qu’il y ait un brigadier à cette intersection», explique Mme Forget.
La traverse nord-sud laisse 15 secondes aux piétons pour traverser et 1 minute cinq secondes, d’est en ouest. «C’est très court, il faut faire vite», lance la brigadière. Mme Moody renchérit, «Nous avons gagné un premier combat, mais il y encore beaucoup à faire. Cette traverse doit être plus longue et il serait beaucoup plus sécuritaire qu’il y ait des feux pour piétons avec un décompte.»
Jean-Nicolas Nault, l’ancien commandant du PDQ 24 déplacé au PDQ 31 en août dernier, explique dans un courriel que «les employés du PDQ ont travaillé fort lors de la dernière année pour rendre possible la création de cette traverse scolaire. Il s’agit d’un dossier complexe impliquant le SPVM, les écoles et les commissions scolaires». Pour qu’une intersection soit jugée comme nécessitant une brigadière, elle doit répondre à des critères précis d’évaluation.
Avec cette nouvelle traverse scolaire permanente, Outremont compte désormais quinze brigadiers.