Débat fédéral à l’Université de Montréal: Feu nourri contre Husny
Exportations, Partenariat transpacifique, baisses d’impôts: le Conservateur Rodolphe Husny ne semblait pas parler le même langage que les étudiants lors du débat entre candidats fédéraux de différentes circonscriptions montréalaises, à l’Université de Montréal le 13 octobre.
Anciens professeurs et têtes d’affiches de parti, les candidats ont fait valoir leurs connaissances du milieu universitaire devant une centaine d’étudiants durant deux heures.
Outre, Rodolphe Husny, le débat regroupait Stéphane Dion, candidat libéral dans Saint-Laurent-Cartierville, Hélène Laverdière, candidate du Nouveau parti démocratique (NPD) dans Laurier-Ste-Marie, Daniel Green, candidat du Parti Vert dans Ville-Marie-Sud-Ouest-Île-des-Sœurs ainsi que le bloquiste Gabriel Ste-Marie, de la circonscription de Joliette.
Le candidat conservateur d’Outremont a eu bien des difficultés à rejoindre les préoccupations des jeunes lors de ce débat organisé par Force jeunesse et la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM).
Les soupirs d’exaspération et les roulements de yeux étaient fréquents dans la salle lors de ses interventions, lorsqu’il liait baisses d’impôts pour entreprises et stages étudiants rémunérés, ainsi que Partenariat transpacifique et équité intergénérationnelle.
Les étudiants ont semblé plus réceptifs aux idées défendues par Hélène Laverdière et Daniel Green. Leurs positions fermes en faveur du financement de la recherche universitaire et de la protection et de la rémunération des stages étudiants ont suscité les applaudissements les plus nourris de la soirée.
Conservateurs décriés
Tous ont attaqué de front le bilan conservateur, notamment les coupes en recherche fondamentale et du musèlement des scientifiques fédéraux. L’envolée du candidat libéral dans Saint-Laurent-Cartierville, Stéphane Dion, contre les compressions à Statistique Canada «au nom d’une idéologie, un véritable gâchis», lui a aussi valu une réception positive de l’auditoire.
«Nous sommes très bons en recherche au Canada, mais pas en commercialisation, a calmement défendu Rodolphe Husny. Il faut réussir à balancer les deux, car c’est ce qui crée des emplois et élève le niveau de vie des Canadiens.»
Rodolphe Husny a plutôt réglé ses comptes lors du mot de la fin avec la néodémocrate Hélène Laverdière, qui s’est moquée de son explication sur la réglementation des conseillers en immigration, empêchant les universités de conseiller les étudiants internationaux. Cette dernière a aussi dû se défendre à plusieurs reprises contre le bloquiste Gabriel Ste-Marie, professeur de cégep qui se présente dans Joliette. Celui-ci a tiré à boulets rouges sur le NPD, mais semblait avoir de la difficulté à articuler ses idées.
Le libéral Stéphane Dion a quant à lui martelé le plan libéral, répétant plusieurs fois l’engagement de son parti à investir 650 millions de dollars par année en recherche universitaire.
Formule 2.0
Les candidats ont aussi eu de la difficulté à répondre aux questions posées par les étudiants à la fin du débat via Twitter. La plupart des candidats ont refusé de se mouiller sur certaines questions très pointues, notamment sur comment encourager la recherche en science humaine, puisque cela tombait rapidement dans le champ de compétence provinciale.
Les candidats en ont profité pour attaquer leurs adversaires avec une intensité surprenante pour un débat universitaire. Cette animosité, notamment entre libéraux et Conservateurs, est un signe que la lutte demeure serrée entre les deux meneurs des sondages, à moins d’une semaine du scrutin.