Soutenez

Des étudiantes de l’UQAM réinventent le Vieux-Pointe-aux-Trembles

La navette fluviale a été repensée par les étudiantes. Photo: Gracieuseté/Équipe URBA.CO

Des élèves du département de géographie de l’UQAM ont imaginé un nouvel aménagement durable pour le Vieux-Pointe-aux-Trembles. L’équipe gagnante du concours scolaire, la firme d’aménagement fictive ÜRBA.CO, a expliqué son projet à Métro Média.

Au fil des années, Sylvain Lefebvre, enseignant du cours Grands projets urbains: analyse, critique et intervention, avait pris l’habitude d’amener ses étudiants en mission dans des métropoles américaines d’importance pour y imaginer des interventions urbanistiques.

Le tout a dû être repensé en contexte de pandémie. Pour la session 2021, son choix s’est donc arrêté sur le Vieux-Pointe-aux-Trembles «qui bouge quand même dans les dernières années».

«Le mandat était de proposer un scénario d’aménagement dans une perspective de développement durable et dans le respect de quartiers voisins pour l’horizon 2030.» Sans contrainte financière ni réglementaire, les élèves ont pu laisser libre cours à leur imagination.

Dans leurs recherches, les élèves ont eu le soutien précieux d’acteurs locaux pour leur expliquer les dynamiques locales. Se sont prêtés au jeu Marie Renoux (Entremise), Jonathan Roy (CDC de la Pointe), Joanne Paiement, (Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles) et Daniel Gratton, (Centre communautaire Roussin).

Garder l’esprit des lieux

L’équipe ÜRBA.CO a d’abord identifié quelques défis du Vieux-Pointe-aux-Trembles. Leur diagnostic: beaucoup d’espaces vacants, un quartier «sans pouls» et un «désert alimentaire», explique Alexandra Leclerc.

Elles y ont par contre aussi vu un grand potentiel: ces mêmes espaces vacants à transformer, un riche patrimoine, des projets intéressants, tels la navette fluviale, sans oublier la «communauté tissée serrée».

«On ne voulait pas faire de changements trop drastiques pour pas que ce processus (d’embourgeoisement) soit trop intense»,  explique Diana Lavinia Popa.

Le projet

Séduites par le potentiel de la friche ferroviaire, les étudiantes ont «poussé plus loin» le projet de parc linéaire. Elles proposent une passerelle enjambant la rue Saint-Jean-Baptiste, en faisant «une porte d’entrée symbolique» dans le quartier. Une patinoire et une piste de ski de fond se déploieraient dans le parc en hiver.

L’église Saint-Enfant-Jésus serait transformée en Centre culturel. Un écho à l’église (Notre-Dame-de-Fatima) de Boisbriand, explique Paméla Massie-Sylvain.

Le long des berges se déploierait un quai semi-flottant d’environ 1,7 km. Il relierait des points d’intérêts tels la place du Village et le parc du Vieux-Moulin.

Les bateaux-passeurs entre Longueuil et Montréal ont inspiré les élèves à penser une navette fluviale permettant d’accueillir plus de passagers. Le pont d’embarquement serait aussi aménagé de façon «plus officielle».

Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste

Les grandes artères du quartier, identifiées comme des îlots de chaleurs, ont été repensées.  Une zone d’agriculture urbaine et des racks à vélo seraient aménagés sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste.

Une portion de Notre-Dame deviendrait piétonne en été, un clin d’oeil à la rue Ste-Catherine dans le Village Gai. On y verrait notamment apparaître terrasses, toits verts, commerces spécialisés, une «base pour consolider l’activité économique», soutient Sheïma Shiri.

Autre atout pour «contrer le désert alimentaire»: un marché d’alimentation près du parc de l’École Marc Laflamme, dont une portion extérieure serait déployée en été, explique Diana Lavinia Popa. Un centre sportif serait également construit à proximité.

Un projet réaliste?

Caroline Bourgeois, mairesse d’arrondissement RDP-PAT, a assisté à la présentation devant le jury. Elle a beaucoup apprécié le regard frais des étudiantes, qui «ont fait preuve de créativité», tout en étant «très ancrées sur les besoins locaux.»

Si certaines portions du projet ne sont pas envisageables, telles rendre un tronçon de Notre-Dame piétonne, elle trouve que le projet «très enrichissant» concorde avec certaines visées de l’arrondissement.  «Ça vaut la peine d’être pris en considération.»

Marie Renoux, membre du jury, soutient pour sa part avoir apprécié les «petites interventions dites d’urbanisme tactique», les aménagements hivernaux et la durabilité du projet.

Afin de rendre le projet accessible, il sera exposé dans les locaux du Projet Courtepointe au 12 009 Notre-Dame Est.

L’équipe ÜRBA.CO, formée d’Alexandra Leclerc, Paméla Massie-Sylvain, Sheïma Shiri, Diana Lavinia Popa et Rebecca Simard a remporté une bourse de 1000$ pour leur projet.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.