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Paniers de Noël: un conflit éclate entre les cols bleus et la Ville de Montréal-Est

Luc Bisson, président du SCFP 301, et Charles-Antoine Rivard-Jeannotte, responsable du comité de relations humaines. Photo: Coralie Hodgson, Métro

La libération syndicale de cols bleus pour la confection des paniers de Noël cause des frictions entre le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) et la Ville de Montréal-Est.

Depuis plusieurs années, des membres du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, par l’entremise de la Fondation Jacques-Forest, amassent des dons et de la nourriture avant le temps des Fêtes. Ils assemblent ensuite des paniers de Noël, qu’ils distribuent à près de 350 familles dans le besoin.

Comme prévu dans la convention collective, le syndicat a avisé par écrit l’administration montréalestoise de la libération de deux de ses cols bleus pour une semaine, à partir de ce lundi.

Or, dans une missive que Métro a consulté, la direction des travaux publics de Montréal-Est refuse les libérations syndicales, évoquant le fait qu’elles «nuiraient aux travaux de voirie auxquels les employés sont affectés». Elle rappelle que la convention collective permet à l’administration de s’opposer aux libérations si elles affectent de façon «sérieuse» le bon fonctionnement de la ville.

C’est une réplique qui met en colère Martin Forest, vice-président aux relations de travail pour le SCFP 301. À son avis, les températures clémentes prévues cette semaine – soit aucune grosse tempête de neige ou de verglas – ne justifient pas la décision de la Ville, qu’il accuse de s’opposer aux activités syndicales

Luc Bisson, président du SCFP 301 déplore pour sa part le manque de «sens humain» des gestionnaires. Il dit qu’il doit «trouver des bénévoles à la dernière minute» alors que les paniers seront livrés samedi.

Une «machination», selon la Ville

La Ville de Montréal-Est, pour sa part, voit les choses autrement.

La directrice générale de Montréal-Est, Louise Chartrand, dénonce plutôt une «machination» de la part du Syndicat. Elle affirme que les deux employés sélectionnés pour le bénévolat devaient commencer dès lundi des quarts de travail de nuit.

Or, selon ses dires, ces deux cols bleus refusent ce nouvel horaire.

Précisant avoir seulement quatre cols bleus travaillant de nuit, et rappelant que la météo peut changer sans préavis, l’administration indique refuser la libération «pour des motifs sérieux». «Ils ont ciblé ces deux noms-là pour justement mettre du sable dans l’engrenage et contrevenir à l’horaire de nuit. Ça, ce n’est pas acceptable», indique Mme Chartrand.

Elle ajoute que la Ville de Montréal-Est prévoit déjà libérer quatre cols bleus jeudi pour la livraison de paniers et n’avoir «aucun problème» à libérer des cols bleus pour la confection des paniers, à condition qu’ils soient choisis par la Ville.

Luc Bisson réfute la position de la Ville, sans commenter toutefois le cas particulier des deux employés concernés.«Nous, on n’est pas là pour faire mal à l’employeur. On sonde qui est intéressé, et après, je ne fais pas de distinction.»

L’administration montréalestoise indique avoir proposé une rencontre ce mercredi avec le syndicat pour discuter de la situation, ce qui a été refusé. Pour M. Forest, la date proposée est beaucoup trop éloignée.

Une plainte au Tribunal administratif du travail?

Face à cette situation, le syndicat évoque la possibilité de faire appel au Tribunal administratif du travail.

«Je vais faire une enquête sur les travaux de nuit qui vont être faits cette semaine. Et je vais savoir si on parle vraiment d’entrave sérieuse. Ils ne l’auront pas facile comme ça», avertit M. Forest.

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