Petits frères de la Pointe-de-l’Île: s’engager pour briser l’isolement des aînés
AÎNÉS. Près d’une trentaine d’aînés bénéficient actuellement de la présence des Petits frères de la Pointe-de-l’Île, sans qui ils se retrouveraient seuls et isolés. C’est le cas de Fleurette Lafrance, qui, à la suite du décès de son mari il y a une dizaine d’années, a su trouver un réconfort grâce à l’organisme.
Fleurette Lafrance est une Pointelière d’adoption âgée de 85 ans. Originaire de Montréal, elle est de retour dans la région depuis 10 ans, après avoir passé une bonne partie de sa vie au Bas-Saint-Laurent. C’est à la suite du décès de son mari, et parce que sa vision s’est mise à diminuer considérablement, qu’elle a décidé de revenir.
Ne connaissant pas l’organisme des Petits frères au départ, elle y a recours depuis maintenant trois ans. «On m’a dit qu’il y avait des fêtes et que ce serait une bonne occasion de faire des activités. Grâce à tout ça, je ne m’ennuie pas. Puis, quand Colette vient me voir, ça me change les idées et ça m’aide beaucoup», de dire celle qui habite aux Résidences Soleil de Pointe-aux-Trembles, et qui, plus jeune, a elle aussi fait beaucoup de bénévolat.
«Quand Colette vient me voir, ça me change les idées et ça m’aide beaucoup.» -Fleurette Lafrance, 85 ans
Tout comme Mme Lafrance, qui dit la considérer presque comme sa fille, la bénévole Colette Godin affirme retirer beaucoup de son expérience de bénévolat. «Tout ce que la personne te raconte, la confiance qu’elle te donne et son vécu qu’elle te partage, c’est très enrichissant et valorisant. Mme Lafrance m’apporte énormément», fait valoir Colette Godin.
Une problématique provinciale
L’isolement des personnes âgées, qui a des conséquences néfastes sur la santé et qui peut même mener à une mort précoce, est un problème à l’échelle du Québec. Non moins de 30% des aînés souffrent d’isolement social sévère. Un aîné âgé de 80 ans ou plus sur deux se dit seul et isolé. C’est pourquoi les Petits frères de la Pointe-de-l’Île sont présentement à la recherche de bénévoles, afin de pouvoir accompagner davantage d’aînés de la région.
Pour s’y faire, la coordonnatrice d’équipe de la section Pointe-de-l’Île de l’organisme, Amélie Fournier, désire démystifier le bénévolat. «Il s’agit d’avoir un intérêt pour les aînés et d’avoir du temps. Toutefois, l’implication peut prendre plusieurs formes. On est très flexible et on est conscient que ce que les bénévoles recherchent, ce n’est pas un emploi», laisse-t-elle entendre.
La bénévole Colette Godin abonde aussi en ce sens. «Je voulais m’impliquer, mais je ne voulais pas d’obligations en faisant du bénévolat. Je voulais être jumelée avec une personne, alors on m’a dit que je devais venir la voir une fois aux deux semaines, et l’appeler une fois par mois. Par contre, ce n’est vraiment pas régulier, alors ce n’est pas du tout contraignant», explique-t-elle.
«La confiance qu’elle te donne et son vécu qu’elle te partage, c’est très enrichissant et valorisant.» -Colette Godin, bénévole
Des bénévoles de qualité et diversifiés
Que ce soit une aide ponctuelle ou non, que ce soit de l’animation, du service à la clientèle ou encore du transport pour les différentes activités, bien des options s’offrent aux gens désirant être bénévoles avec les Petits frères. «Notre mission principale est le jumelage pour favoriser des visites d’amitié, mais on cherche aussi des bénévoles pour toutes sortes de choses. Ça peut même être un beau milieu de stage pour des jeunes désireux d’organiser des projets», indique Mme Fournier.
Cette dernière ajoute que l’implication auprès des aînés est beaucoup plus dynamique que ce que l’on pourrait croire. «Il est possible de faire des activités, comme aller au musée, et des soupers, en groupe ou simplement entre le bénévole et l’aîné, sont organisés lors des principales fêtes, qui sont parfois des moments plus difficiles pour les gens seuls», poursuit-elle.
Le conjoint de Mme Godin, Jean-Paul Gallant, est lui aussi bénévole pour les Petits frères, bien qu’il ne fasse pas partie d’un jumelage. Il aurait toutefois été possible de faire du jumelage à deux, comme l’explique la coordonnatrice. «Les gens font du bénévolat pour des raisons diverses. Certains peuvent voir ça comme un projet de couple, alors que pour d’autres, il s’agit d’avoir des projets personnels», précise-t-elle.
Un record battu dans quelques jours?
Dans le cadre de l’événement «On sort tu?», organisé avec le Bel âge et le Groupe Maurice à la grandeur du Québec, les Petits frères de la Pointe-de-l’Île espèrent, le 12 mai, battre le record du monde du plus grand nombre de gens prenant un café au même moment. L’activité est ouverte à tous et aura lieu au centre Mainbourg à partir de 13h30. Une murale collective sera aussi réalisée. «Il s’agit d’une opportunité de rencontrer l’équipe de bénévoles, de poser des questions et de connaître l’ensemble des activités réalisées à Rivières-des-Prairies et Pointe-aux-Trembles», de conclure Amélie Fournier.
Pour plus d’info: 514 527-8653, p.273