Manuel Guedes : L’engagement envers RDP-PAT, c’est «dans mon ADN»
À la suite de sa défaite électorale de 2017, l’ancien conseiller d’arrondissement Manuel Guedes semblait avoir mis une croix sur sa carrière d’élu. Mais voilà que le désistement soudain d’un candidat à la mairie de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles le replonge dans l’arène politique. Comme quoi, en politique, il ne faut jamais dire jamais.
Seul élu renversé par la vague Projet Montréal dans Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Manuel Guedes se préparait depuis un an à reprendre le fil de sa carrière dans le milieu bancaire.
C’était sans compter un coup de téléphone de Lionel Perez, le chef d’Ensemble Montréal. Theo Vecera, lui annonce-t-il, abandonne la course pour des raisons de santé. Il faut lui trouver un remplaçant.
Serait-il prêt à prendre la relève ?
Le temps presse. La candidate de Projet Montréal, Caroline Bourgeois, est déjà en campagne depuis plusieurs jours.
«J’avais tourné une page, mais j’étais toujours là pour Ensemble Montréal, prêt à faire ce qu’il fallait pour l’équipe», raconte Manuel Guedes, attablé dans un restaurant de Rivière-des-Prairies.
D’abord «ému» que le parti ait pensé à lui, il reconnait avoir «demandé quelques heures» pour faire le point avec ses proches. « J’en ai discuté avec ma femme, car sans elle, sans son engagement à 150%, je ne peux rien faire», explique-t-il.
«C’est dans mon ADN»
S’il a dit oui à la proposition de Lionel Perez, c’est surtout par amour pour sa communauté, insiste M. Guedes.
«Je suis résident de RDP-PAT depuis 25 ans. Dès mes premiers jours, je me suis impliqué. C’est dans mon ADN».
Mais la pente qui se dresse devant lui est importante. Mener une campagne électorale, c’est déjà éreintant lorsque c’est prévu d’avance. Ce l’est d’autant plus lorsqu’il faut le faire à la dernière minute.
Encore peu à l’aise avec l’exercice médiatique – c’est d’ailleurs la première «grande entrevue» de sa carrière politique – Manuel Guedes doit se replonger rapidement dans de nombreux dossiers liés à l’arrondissement.
Il l’admet, c’est «tout un défi» auquel il fait face.
Pour le relever, il compte notamment sur son expérience dans le milieu communautaire.
Son implication citoyenne s’est en premier lieu matérialisée par des occupations bénévoles dans le Club de soccer de Rivière-des-Prairies (CSRDP), dont il a été le président. C’est là où il a «commencé à connaître du monde».
Ses activités au sein du CSRDP lui ont permis de tisser des liens à la mairie de l’arrondissement, et en particulier auprès de Chantal Rouleau, dont il a finalement rejoint l’équipe en 2013.
«Je me suis dit que je pourrais utiliser à un autre niveau tout ce que j’ai acquis comme contacts, comme expérience, comme implication dans la communauté», détaille-t-il pour justifier le choix de s’orienter vers la politique après une carrière menée dans le domaine bancaire.
«J’ai adoré l’expérience. J’ai eu l’avantage de connaître d’autres résidents, d’autres organismes. De mieux connaître les « deux réalités » de l’arrondissement, celle de Rivière-des-Prairies et celle de Pointe-aux-Trembles».
Estimant avoir eu «la chance» de travailler auprès de Chantal Rouleau durant son mandat, le candidat d’Ensemble Montréal souhaite se servir de cette relation dans un éventuel mandat pour mener à bien l’important dossier du transport dans l’arrondissement.
Une défaite et de nouvelles ambitions
Au terme de la défaite amère qu’il a encaissée en 2017 – il avait été battu par Lisa Christensen par une trentaine de voix seulement, au terme d’un dépouillement judiciaire – Manuel Guedes a pris du recul et s’est recentré sur sa famille.
«J’ai dû digérer la défaite et faire un pas de côté, en me concentrant sur ma famille, en accueillant mes parents venus du Portugal pendant trois mois. J’en avais besoin», admet l’ancien conseiller d’arrondissement du district de La Pointe-aux-Prairies.
Aujourd’hui, il se dit revigoré et prêt à faire la lutte au parti de Valérie Plante.
Pour lui, il est clair que les priorités doivent être accordées aux transports, au commerce de proximité et aux espaces verts. Il veut aussi donner la place que l’arrondissement mérite au sein des priorités de la Ville-centre.
«Quand on regarde Projet Montréal et leurs promesses à n’en plus finir, on se demande où est l’est de Montréal et notre arrondissement. On n’est pas là. La ligne rose… on n’est même pas là-dedans. C’est insultant pour moi en tant que résident de l’est et de Rivière-des-Prairies», regrette le candidat.
Avant de faire entendre sa voix à la mairesse Plante, il devra d’abord prendre la mesure de Caroline Bourgeois, la candidate de Projet Montréal, lors de l’élection partielle du 16 décembre.