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Coronavirus : encore beaucoup trop de clients dans les pharmacies

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Durant les prochaines semaines, plusieurs pharmaciens vont réduire les heures d’ouverture de façon à mieux répondre aux commandes téléphoniques et par Internet. Photo: Archives

«Restez chez-vous ». C’est le message que lancent plusieurs pharmaciens exaspérés à l’intention des clients qui fréquentent en masse leurs commerces afin de faire des réserves de médicaments.

Plusieurs établissements de l’Est de l’île de Montréal, comme ailleurs dans la métropole, grouillent encore de clients. Certains ont même plus de 70 ans, défiant les mesures sanitaires et les avertissements répétés du gouvernement du Québec et de la Direction de la Santé publique.

«Il faut que les gens restent à la maison, je vois beaucoup trop de patients», lance François-Xavier Maher, propriétaire d’une pharmacie Uniprix dans Montréal-Nord. Il appelle l’ensemble des citoyens à faire appel aux services de livraison plutôt que de se rendre sur place. «Ici on a quatre lignes téléphoniques dédiées à ça. On a un service de livraison qui est gratuit», explique-t-il.

Oliver Gertin, propriétaire-pharmacien du Pharmaprix de Rivière-des-Prairies, abonde dans le même sens.

«Malheureusement on a encore beaucoup de gens qui viennent au magasin, beaucoup de personnes âgées», regrette-il.

Pour assurer la sécurité des clients et de son personnel, M. Gertin a mis en place «toutes les mesures possibles et inimaginables» : limite de clients dans le magasin, distance d’au moins un mètre entre les gens, tri des personnes qui se présentent à l’accueil, promotion de la livraison, respect des règles d’hygiène et désinfection des surfaces le plus souvent possible.

«La réalité, c’est que les gens font des provisions pour être sûr de ne manquer de rien, alors on est obligé de limiter les achats qu’ils font parfois, comme avec le Tylenol», indique le propriétaire-pharmacien.

Dans Anjou, la pharmacie de Van Nguyen a triplé ses livraisons. «On peine à répondre à la demande tellement elle est forte», explique le propriétaire.

«C’est peut-être particulier pour mon établissement parce qu’on est à côté d’une clinique qui est fermée […] mais pour le moment ma clientèle respecte le mot d’ordre», explique M. Nguyen.

Rationner les médicaments

«Ce que les Costco et Walmart ont vécu pour le papier de toilette la semaine dernière, on est en train de le vivre dans les pharmacies», indique le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Bertrand Bolduc.

Le renouvellement des prescriptions est d’ailleurs limité à 30 jours. «Ce n’est pas le temps de faire des réserves de médicaments, on veut éviter le gaspillage», assure M. Bolduc.

Même son de cloche du côté d’Hughes Mousseau, directeur général de l’Association des bannières et des chaînes de pharmacies au Québec qui regroupe Jean Coutu, Pharmaprix, Uniprix, Proxim et Familiprix.

«Par mesure de prévention, dit-il, nous limitions à deux paquets les médicaments en vente libre comme les acétaminophènes. Il faut éviter une pénurie.»

Par ailleurs, dans le but de limiter les déplacements et les contacts, il est recommandé de procéder par téléphone.

«S’ils ont besoin de médicaments, d’une bouteille de shampooing supplémentaire ou du savon à linge, on va leur livrer», illustre M. Bolduc.

Les personnes présentant des symptômes de la COVID-19 ont l’ordre de ne pas se rendre en pharmacie. Il faut plutôt contacter le 1 877 644-4545.

En collaboration avec Annie Bourque.

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