Vieux Pointe-aux-Trembles: des commerçants se préparent à déménager
Ce sont quatre commerces du Vieux-Pointe-aux-Trembles qui devront se trouver un nouveau toit afin de céder leur place au projet immobilier piloté par la Société de développement Angus (SDA).
En septembre dernier, la SDA a annoncé avoir acquis six immeubles de la rue Notre-Dame afin de mener un projet de revitalisation résidentielle et commerciale. Ceux-ci sont situés entre les rues Sainte-Anne et Saint-Jean-Baptiste.
Parmi les bâtiments, on compte celui dans lequel se trouve Costa Sports, un commerce locataire qui occupe les lieux depuis 10 ans.
«On n’a pas le choix de quitter», laisse tomber Michel Kandarakis, résigné. Le propriétaire du magasin s’attend à devoir déménager d’ici l’automne, mais la date précise reste à déterminer.
L’enjeu majeur sera de trouver un «loyer raisonnable», idéalement «quelque part dans Pointe-aux-Trembles».
Il admet d’un même souffle que ça lui «tentait plus ou moins de rester» dans «cette vieille bâtisse». De plus, les affaires ne sont «plus pareilles» depuis la fermeture de l’ancien A. Roy Sports, situé de l’autre côté de la rue, bien qu’il concède que la pandémie a fait exploser vente de vélos et de skis.
A&R Fourniture se prépare tranquillement aussi à plier bagage, bien que sa date de départ reste à confirmer. Cette boutique de vente et de réparation d’électroménagers avait déménagé sur la rue Notre-Dame, à la suite d’un incendie survenu quelques temps après sa fondation dans les années 70, explique le propriétaire Marc-André Collins.
La suite des choses demeure incertaine. Le commerçant concède que déménager occasionne toujours «un stress», mais soutient être «ouvert à tout» et demeurer à l’affût d’un autre emplacement.
Les propriétaires du dépanneur Juillet et Équipements de restaurants de l’Est inc., qui occupent des immeubles acquis par la SDA, n’ont pu être contactés au moment de publier.
Reconstruction de la rue Notre-Dame
Appelée à réagir, la SDA assure qu’elle fera preuve de flexibilité si un commerçant doit occuper son local quelques mois supplémentaires. «Si on n’est pas encore prêts à lancer le projet, on va probablement acquiescer à leur demande», indique Stéphane Ricci, directeur de projets à la SDA.
Si le projet de revitalisation est prévu pour 2024, il reste bien des étapes à franchir avant de pouvoir annoncer une date pour le lancement des travaux.
«On réfléchit encore sur ce qu’on va être capable d’offrir» en termes de logement et d’offre commerciale, soutient Stéphane Ricci. Il ajoute que l’arrondissement devra aussi donner son aval au projet avant de le commencer.
Les travaux de revitalisation doivent aussi s’arrimer à la reconstruction complète de la rue Notre-Dame dans le Vieux Pointe-aux-Trembles, dont l’échéancier n’a pas encore été officialisé.
Les consultations entourant la refonte du Programme particulier d’urbanisme du Vieux-Pointe-aux-Trembles, prévues pour ce printemps, permettraient notamment «de réimaginer la rue Notre-Dame dans le secteur, en concertation avec les résidents et les commerçants», indique Marilyne Laroche Corbeil, relationniste, division des relations médias à la Ville de Montréal.
Occupation transitoire
Deux projets d’occupation transitoire sont prévus avec l’organisme Entremise. Ceux-ci s’installeront dans des immeubles qui étaient déjà vacants au moment de l’achat.
Le projet Courtepointe prend place depuis l’automne dans les locaux du 12 009 Notre-Dame. Une épicerie zéro déchet, Aux P’tits bocaux, devrait voir le jour au 11 994 Notre-Dame.
Corporation Mainbourg
Ce sont par ailleurs huit locataires qui devront quitter leur logement d’ici le 1er juillet.
Comme la SDA «n’est pas spécialisée en gestion d’immeubles résidentiels», elle a mandaté la Corporation Mainbourg afin d’informer les locataires et de les accompagner dans une démarche pour les relocaliser dans un logement «convenable», indique M. Ricci.
Certains d’entre eux seront d’ailleurs relogés aux Habitations Mainbourg.
«On a rencontré les gens, on les a informés de leurs droits, des recours auxquels ils avaient droit. Par la suite, s’ils avaient besoin d’aide pour la relocalisation, on les aidait à trouver un logement», indique Kim Dutremble, directrice des logements chez Corporation Mainbourg.