Le poste de quartier de RDP à nouveau en danger ?
Les nouvelles déclarations du chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, concernant l’avenir des postes de quartier, ont résonné jusqu’à Rivière-des-Prairies. Dans ce quartier, il est inconcevable pour les élus et les citoyens de se séparer du poste, qui est jugé «essentiel».
À Rivière-des-Prairies, l’idée du chef de la police de Montréal, Sylvain Caron, ne passe vraiment pas. La mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgois, est catégorique. «Il n’y a aucun plan d’envisageable avec le poste de quartier 45. Il est et restera à Rivière-des-Prairies», a-t-elle déclaré au journal Métro.
Les communications du SPVM, elles, tempèrent la situation en précisant que «pour le moment, aucune décision n’est prise quant à l’avenir des PDQ, ni même sur l’offre de services à la population. Il s’agit d’une réflexion lancée à des fins de bonification ultérieure.»
M. Caron a ainsi refusé de donner un nombre précis de fermetures ou de nommer des quartiers et vise à tenir des consultations.
Pour autant, Mme Bourgeois tient à rappeler l’importance du PDQ 45 à RDP, mettant en avant les derniers évènements de violence par armes à feu qui ont ébranlé le quartier l’été dernier.
«C’est un territoire extrêmement étendu, il y a des barrières physiques indéniables. Cette idée de suppression voire de fusion n’est pas pour RDP», soutient la mairesse.
Dans le secteur, les élus de tout horizon politique sont unanimes. Giovanni Rapana, conseiller de ville du quartier, reste sur ses gardes et s’interroge sur les intentions réelles du chef de police.
«Il faut rester vigilants face aux propos de M. Caron car à Rivière-des-Prairies, le poste de quartier est un gage d’assurance pour les citoyens», fait savoir l’élu d’Ensemble Montréal.
«Notre volonté est ferme. Nous ne voulons ni supprimer ni fusionner ce poste, affirme quant à elle Lisa Christensen, conseillère de Ville pour le district de la Pointe-aux-Prairies. Nous voulons l’améliorer ou l’agrandir», précise l’élue de Projet Montréal.
Plus de policiers, moins de postes
Avec cette «nouvelle» idée – déjà avancée en 2014 –, le chef du SPVM vise à mettre de l’avant la présence policière sur le terrain.
M. Caron dit ne plus croire en la «structure» des postes de quartier, mais toujours en leur «principe», arguant que le travail d’un policier se déroule majoritairement sur le terrain.
«Il faut sortir de cette structure pour survivre», affirme-t-il, ajoutant que les postes de quartier sont une charge financière supplémentaire pour le SPVM.
Les élus de l’administration de RDP-PAT disent évidemment oui à plus d’effectifs. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui les poussent à repenser aux locaux du PDQ 45. Giovanni Rapana rappelle cependant que «le poste représente une sécurité pour les citoyens, d’autant plus à RDP».
Le SPVM insiste de son côté sur la volonté de proximité avec la population et ses partenaires. «Cette volonté demeure profondément ancrée dans nos valeurs.»
Forte mobilisation
À Rivière-des-Prairies, la grogne s’est déjà fait entendre par le passé concernant le sort des postes de quartier. En 2017, près de 6000 citoyens s’étaient mobilisés afin de protester contre l’idée de fusionner les postes de quartier de Rivière-des-Prairies et de Pointe-aux-Trembles.
La pétition avait à l’époque reçu le soutien de l’ancienne mairesse Chantal Rouleau, qui s’était publiquement opposée à la fusion des deux postes.