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Contestation citoyenne au renversement de la ligne 9B d’Enbridge

Velandia Samantha - TC Media
La nouvelle rendue publique par l’Office national de l’énergie (ONÉ) d’autoriser le renversement de la ligne 9B d’Enbridge est tombée comme un couperet sur les membres du Comité de vigilance environnementale de l’est de Montréal (CVEEM).

Le groupe de citoyens, qui s’oppose radicalement au projet depuis son annonce en 2011, s’est dit « outré » de la décision et « déçu du manque de rigueur » en ce qui concerne les conditions imposées à la compagnie albertaine pour que le projet aille de l’avant.

« Nous souhaitons exprimer notre préoccupation, notre indignation et notre frustration par rapport à ce qui arrive en ce moment dans l’est de Montréal, signale Vincent Marchione président du CVEEM. Cette compagnie compte environ 805 déversements en 10 ans, incluant celui de la rivière Kalamazoo, aux États-Unis. Nous sommes inquiets pour notre avenir et pour celui de tous les gens de l’Est. »

Le groupe remet en cause les mesures de sécurité promises par Enbridge, et se questionne également sur les travaux de prévention réalisés sur le territoire.

« Nous n’avons pas le droit de nous approcher pour poser des questions, c’est pourtant chez nous, indique Raymond Boisvert, membre du comité. Les employés d’Enbridge disent qu’il s’agit d’excavations préventives, mais comment faire pour savoir si c’est vraiment ça? C’est peut-être des fuites ? L’oléoduc est vieux, mais nous ne savons rien, nous ne sommes jamais informés. »

L’opposition qualifient de « démagogiques » et de « manipulateurs » les chiffres donnés par l’Association industrielle de l’est (AIEM) quant au nombre d’emplois touchés par la nouvelle.

« C’est sûr qu’il s’agit d’un argument de poids pour la population, explique Xavier Daxhelet, physicien et chargé de cours à l’École Polytechnique de Montréal et à l’École de technologie supérieure. Ils essayent de nous faire peur avec ces statistiques, et d’aveugler les gens pour qu’ils ne se concentrent pas sur les vrais enjeux, mais il y a d’autres sortes d’industries qu’on peut développer ici. »

L’est de Montréal, n’est pas une poubelle

Réal Bergeron, vice-président du Collectif environnemental Mercier-Est et membre du CVEEM, révèle que selon une étude réalisée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) les industries vertes créent jusqu’à 54 % plus d’emplois que dans d’autres secteurs.

« Nous devons commencer à changer notre mentalité et chercher une nouvelle orientation, commente M. Bergeron. Nous sommes déjà pris avec des terrains contaminés, faut être conscients que le pétrole n’est pas éternel et chercher des nouvelles options tout aussi profitables, mais moins nuisibles pour l’environnement. »

Le groupe se dit également inquiet par l’arrivée de nouveaux projets dans l’Est. « Une usine de biométhanisation à Montréal-Est et l’oléoduc Énergie Est de TransCanada se sont des projets polluants qui font du mal à notre territoire. L’Est n’est pas la poubelle de l’île, nous pouvons faire mieux ici et il faudrait que les gens soient conscients de ça », conclut M. Bergeron.

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