Les organismes communautaires veulent plus d’argent
Le document noirci de signatures a été remis au député lors d’une rencontre au centre des femmes de Rivière-des-Prairies en compagnie d’acteurs du milieu communautaire. Il contenait 937 signatures sur un nombre de 1200 qui était visé.
« Je vous lève mon chapeau et je vous félicite », s’est exclamé à ses hôtes le nouveau député de LaFontaine. « Je vais ajouter ma voix à la vôtre. »
L’avocat de profession s’est engagé à appeler à l’Assemblée nationale afin de savoir quand il pourra déposer le document après l’ouverture de la session parlementaire, le 12 février.
Il a même lancé l’idée de coordonner les dépôts de pétitions par les députés. De cette façon, les documents pourraient être présentés sur plusieurs jours, et donc ne pas tomber dans l’oubli.
Un rôle important
À la fin de la rencontre, M. Tanguay a particulièrement insisté sur le rôle important que jouent de tels organismes. « Si demain vous faisiez la grève, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui seraient dans le besoin », a-t-il raconté.
« Les actions que vous faites ne pourront jamais être remplacées pas un ministère ou une agence », a-t-il ajouté, avant d’assurer qu’il y a « un impact structurant à investir minimalement dans l’économie sociale et dans les organismes communautaires ».
Il faut dire que tous les membres réunis autour du député avaient préalablement pris de longues minutes pour exprimer les difficultés quotidiennes auxquelles ils font face.
« J’aimerais tellement avoir trois employés temps plein, ils seraient occupés, a raconté Nancy Archambault, du centre de jour L’Art-Rivé. On vient qu’on fait tout. Le plancher est sale dans la salle de bain, et c’est nous autres qui a à gérer tout ça. »
Les tâches trop nombreuses sont souvent le lot des organisateurs communautaires. « On travaille à l’amélioration des conditions de vie des femmes, a rappelé Yolaine Frisko, du centre des femmes, il faut donc qu’on prenne soin de nous. »
La mobilisation se poursuit
La campagne provinciale « Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire » est sur les rails depuis l’automne dernier.
Les organismes coalisés reprochent au MSSS d’avoir gelé l’enveloppe qui leur est dédiée avec pour seule augmentation une indexation annuelle.
En 2011-2012, les services financés par le Programme de soutien aux organismes communautaires l’étaient à hauteur de 481,6 M$. Or, la coalition réclame 706,6 M$, soit 225 M$ de plus par année, ce qui inclut 60 M$ pour ses membres montréalais.
Cet objectif permettrait, par exemple, l’embauche de cinq employés à temps plein dans les six organismes prairivois concernés. Ceux-ci obtiendraient, en fonction d’un calcul fait pour le bien de la campagne, 230 847 $ annuellement. Actuellement, ils ont un manque à gagner qui varie entre 47 471 $ à 168 847 $.
En surcroît d’une hausse de financement, la coalition réclame un « véritable programme national dédié au financement à la mission » des 3000 organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux du Québec.
La prochaine manifestation qu’elle organise aura lieu le 9 février, à Drummondville, à l’occasion du conseil national du Parti Québécois.