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Coronavirus : les lignes d’écoute se préparent à recevoir plus d’appels

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Des pères ont vécu des moments difficiles durant le confinement alors qu’ils ont été empêchés de voir leurs enfants. Photo: 123rf

Alors que le Québec entame sa deuxième semaine de confinement, Suicide Action Montréal enregistre une légère diminution d’appels à sa centrale. Toutefois, l’organisme se prépare à ce que la tendance s’inverse dans les prochaines semaines à la vue des mesures annoncées par le gouvernement du Québec.

«Contrairement à ce que l’on peut croire, à l’heure actuelle, on constate une légère diminution des appels depuis une dizaine de jours», explique Luc Vallerand, directeur général de Suicide Action Montréal.

Selon lui, cette réduction s’expliquerait par l’élan de solidarité que l’on voit dans la communauté. Une situation rappelant la crise du verglas, affirme M. Vallerand qui était directeur général du centre d’appel de prévention du suicide de Saint-Jean-sur-Richelieu à cette époque.

Durant la crise de 1998, c’est «à partir de la troisième semaine, [que] les appels et les situations problématiques ont commencé à réémerger et ont recommencé à augmenter après la troisième semaine», indique M. Vallerand.

Le coronavirus, miroir de la crise du verglas

Il appréhende que la situation se reproduise pour la crise du coronavirus, notamment à cause de la fermeture des commerces et des services. Cela pourrait également augmenter la situation précaire de plusieurs familles et travailleurs, «ça va ajouter du stress [à celui] qui était déjà existant avant l’arrivée du virus», ajoute M. Vallerand. Comme il le rappelle, «ce n’est pas un élément qui emmène quelqu’un dans un processus suicidaire, c’est plusieurs facteurs qui se jouent simultanément».

D’après lui, l’obligation de confinement pour raison sanitaire pourrait contribuer à davantage d’isolement de la part des personnes en détresse.

Durant la crise, le directeur de l’organisme rappelle qu’il ne faut pas hésiter à consulter, à appeler les services d’urgences, les services téléphoniques comme Suicide Action Montréal ou à en discuter avec ses proches.

«Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller voir quelqu’un qu’on ne peut pas lui demander de l’aide et converser avec lui, précise-t-il. Il faut maintenir un lien significatif avec ses proches. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Ne pas cacher qu’on est en détresse et demander du soutien.»

Afin de répondre à un plus grand nombre d’appels dans les prochains jours et les prochaines semaines, Suicide Action Montréal peut compter sur une vingtaine d’employés, en plus d’un bassin de bénévoles importants.

«On a une centaine de bénévoles actuellement, et par élan de solidarité beaucoup nous ont offert plus d’horaire de travail», confie M. Vallerand. L’organisme réfléchit également à embaucher des employés surnuméraires afin de conserver un taux de réponse élevé. Actuellement, Suicide Action Montréal répond à plus de 90% des appels qu’il reçoit.

Si vous êtes en détresse, vous pouvez joindre Suicide-Action Montréal au 1 866-277-3553.

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