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L’élevage de poules séduit des citoyens

Les nouveaux enclos de POC POC seraient plus faciles d'utilisation et isolés pour l'hiver.
Les nouveaux enclos de POC POC seraient plus faciles d'utilisation et isolés pour l'hiver. Photo: Mario Beauregard

L’aventure des poules dans les cours arrières des citoyens continue à Montréal, malgré un flou réglementaire à ce sujet.

L’entreprise d’agriculture urbaine POC POC veut continuer sur sa lancée après un projet pilote qui a impliqué 50 familles en 2017, et vise désormais tout le marché canadien. L’objectif: convertir cette année 300 familles à cette forme d’élevage en ville.

Les aviculteurs en herbe pourront ainsi se procurer une nouvelle version du poulailler compris dans le kit «clef en main» vendu à partir de 1200$. Ces ensembles incluent deux poules, de la nourriture et une litière et seront offerts à Montréal, Québec et Toronto. Dans les autres régions du Canada, il sera possible de se faire livrer un poulailler seul.

Le nouveau modèle de poulailler est fait de matériaux «faciles à nettoyer, aisés à l’utilisation et impénétrables» pour les prédateurs, selon Alexandre McLean, cofondateur d’Alvéole, une entreprise en apiculture urbaine établie dans Rosemont – La Petite-Patrie qui est à l’origine de POC POC. Les enclos sont désormais insonorisés et isolés pour la saison hivernale.

Selon ce dernier, le projet pilote s’est bien déroulé, puisque près de 48 familles sont prêtes à répéter l’expérience en 2018 et que seulement une dizaine d’entre elles ont renvoyé les poules chez le fermier associé à l’entreprise durant l’hiver.

Parmi les premiers à emboîter le pas de l’aviculture urbaine, Mélanie Charbonneau, dit avoir adoré s’occuper de ses poules avec cinq de ses voisins de sa ruelle verte de Rosemont – La Petite-Patrie. «Ça nous a permis de décrocher et de passer du temps de qualité avec nos enfants chaque fois que l’on revenait à la maison le soir et qu’on s’occupait des poules», insiste-t-elle.

Une quinzaine de minutes par jours seraient suffisantes pour aller chercher les œufs et nettoyer les fientes des volailles, selon cette dernière.

Règlements et réticences
Si l’entreprise fait tout en son ressort pour changer les préconçus au sujet des poulaillers urbains, des réticences et des restrictions au niveau réglementaire persistent.

La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a dénoncé dans une entrevue parue jeudi dernier dans le quotidien La Presse le fait qu’une trentaine de volailles a été abandonnée l’an dernier.

«Nous ne pensons pas qu’il y aura une augmentation du nombre d’abandons liés à l’aviculture urbaine. En effet, le nombre avancé par la SPCA est relativement bas, et ce malgré le fait que nous ayons introduit 150 poules sur le territoire durant cette même période. Notre objectif est d’éduquer les gens tout en respectant les animaux. Les poules ne sont pas envoyées par la poste et on travaille en collaboration avec des fermiers qui peuvent les reprendre en cas de besoin», insiste M. McLean.

Toutefois, ce dernier fait fi de la réglementation de la Ville de Montréal qui stipule que les poules ne sont pas permises dans les zones résidentielles de son territoire, même si la pratique est parfois tolérée, tant qu’il n’y a pas de plaintes de la part de citoyens.

Les arrondissements de Mercier – Hochelaga – Maisonneuve et de Rosemont – La Petite-Patrie sont plus ouverts à l’aviculture urbaine, surtout à des fins éducatives.

En cas de problème avec les inspecteurs de la Ville, POC POC s’engage à reprendre les poules et à rembourser les familles.

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